AFRIQUE-COLLECTIVITES-INTEGRATION
Bouaké, 31 mai (APS) – Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a invité samedi à Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire, les gouvernements et municipalités africains à recourir davantage à la coopération décentralisée, un mécanisme et un ‘’rempart ultime contre la rupture des peuples’’.
‘’Je veux lancer un message ici à Bouaké. C’est un message de rapprochement des peuples. Il est temps de redynamiser la coopération décentralisée dans nos pays qui ne sont que des composantes d’un même peuple’’, a déclaré Ousmane Sonko devant une foule nombreuse.
Arrivé samedi à Bouaké, à bord d’un appareil affrété par le gouvernement ivoirien, Ousmane Sonko a été accueilli par une grande foule composée de Sénégalais et d’Ivoiriens, ainsi que des autorités municipales de cette ville du centre du pays, située à 400 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique.
‘’L’Afrique de l’Ouest était presque dans un même empire très fort. Les destins sont liés. Mais les tendances actuelles montrent une forme d’éloignement et de déchirement entre les peuples. Souvent pour une simple compétition sportive, tous les prétextes sont bons pour aggraver les tensions et entretenir la détestation, le mépris et la haine de l’autre’’, a regretté Ousmane Sonko.
‘’Nous sommes le même peuple. Les nationalités et les frontières nous ont été imposées. Nous devons recourir à la coopération décentralisée qui est un mécanisme pour pallier ces déchirures et ces ruptures entre les peuples’’, a insisté l’ancien maire de Ziguinchor, principale ville du sud du Sénégal.
‘’Je crois beaucoup plus à l’intégration des peuples avant l’intégration des Etats. Si les populations sont bien intégrées, si elles se connaissent bien, c’est le meilleur rempart contre les ruptures entre les Etats. Et seule la coopération décentralisée peut nous permettre cela’’, a estimé le chef du gouvernement sénégalais.
”Cette intégration des peuples peut être portée par la coopération décentralisée. Les peuples doivent être organisés dans les territoires, la cellule de base au sein de l’organisation étatique’’, a-t-il ajouté.
Ousmane Sonko a invité les villes africaines à faire des jumelages matérialisés par des actions concrètes, la tenue de foras économiques, des visites réciproques.
‘’Le Baoulé de la Côte d’Ivoire doit pouvoir communier avec le Socé de la Casamance au Sénégal, le peuple Bété doit faire de même avec l’ethnie Ouolof au Sénégal. Cela mettra fin aux préjugés. Tant qu’on s’ignore, tant qu’on se méconnait, nous laissons une forte place aux préjugés’’, a insisté Ousmane Sonko.
Le Premier ministre du Sénégal a été élevé au rang de citoyen d’honneur de Bouaké, présentée comme la deuxième ville de la Côte d’Ivoire.
Le chef du gouvernement sénégalais n’a pas été dépaysé dans la deuxième ville ivoirienne puisqu’il existe une grande avenue dénommée ”Ziguinchor”, fruit d’un jumelage, en 2018, entre Bouaké et la principale ville du sud du Sénégal, dont Ousmane Sonko a été le maire.
A Bouaké, qui abrite une forte communauté sénégalaise, l’avenue qui part du pont Djibo jusqu’à la ”Mosquée sénégalaise”, en passant devant la gare de M’bahiakro, porte le nom de ”Ziguinchor”.
Ousmane Sonko boucle sa deuxième journée de visite en Côte d’Ivoire par une rencontre avec la communauté sénégalaise établie à Bouaké.
Le chef du gouvernement revient sur Abidjan en début de soirée pour enchaîner avec une autre rencontre avec la communauté sénégalaise vivant dans la capitale économique ivoirienne.
Ousmane Sonko va quitter Abidjan ce dimanche pour poursuivre sa tournée à Conakry (Guinée) et à Freetown (Sierra Leone).
MTN/AKS