SENEGAL-SOCIETE
Dakar, 18 mars (APS)- Le Sénégal a numérisé et indexé 20 millions d’actes d’état civil sur un objectif de 30 millions, a annoncé, mardi, le directeur général de l’Agence nationale de l’état civil (ANEC), Aliou Ousmane Sall.
“Nous avons numérisé et indexé 20 millions d’actes d’état civil, au Sénégal, sur un objectif de 30 millions”, a-t-il déclaré lors de la réunion interministérielle consacrée à la problématique de l’état civil et à la sécurité des documents officiels.
Cette avancée s’inscrit dans le cadre de la mise en place du système d’information sur l’état civil au Sénégal.
M. Sall a indiqué que 2 800 agents, 631 officiers d’état civil et 631 préposés aux archives ont été formés pour accompagner cette modernisation.
Il a souligné que le gap financier pour parfaire ce processus s’élève à plus de 68 milliards de francs CFA, couvrant aussi bien les besoins à l’intérieur du pays que dans les représentations diplomatiques.
Selon lui, seule la digitalisation permettra d’assurer une gestion efficace et durable de l’état civil, tout en insistant sur l’importance d’une large sensibilisation des populations.
Le directeur de l’ANEC a également mis en avant le plan “NEKKAL”, destiné à moderniser l’état civil en garantissant le droit à l’identité pour tous les citoyens. Il a révélé que la cartographie du réseau d’état civil recense 596 centres et 30 postes consulaires.
Des défis structurels persistants
Malgré ces avancées, M. Sall a reconnu que le système de l’état civil au Sénégal fait face à de nombreux dysfonctionnements, révélant d’importantes lacunes dans l’enregistrement des citoyens et la gestion des documents officiels.
Parmi les chiffres les plus préoccupants, il a signalé que 409 789 élèves des cycles préscolaire et élémentaire ont été recensés sans acte de naissance en 2024, compromettant leur accès à l’éducation et à leurs droits fondamentaux.
Il a également pointé l’absence de coordination entre les acteurs étatiques et non étatiques, le coût élevé des jugements supplétifs et des audiences foraines, ainsi que l’inadéquation des infrastructures, tant à l’intérieur du pays que dans les consulats à l’étranger.
‘’Le manque de notification des naissances et décès, associé à l’absence d’interopérabilité entre les services de la Famille et de la Santé, aggrave encore la situation’’, a-t-il ajouté.
Fraude et insuffisances du personnel
Le directeur de l’ANEC a également évoqué le fléau de la fraude documentaire, précisant que 1,72 % des demandes de cartes nationales d’identité sont rejetées pour cause de faux extraits de naissance, selon la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF).
Il a déploré le manque de personnel formé dans les centres d’état civil, des salaires insuffisants, et un faible taux d’enregistrement des mariages et décès, particulièrement dans les régions de Kolda, Sédhiou et Kaffrine.
AN/CMS/OID/SBS