SENEGAL-SANTE-REVUE
Matam, 17 mars (APS) – Le directeur régional de la Santé (DRS), Docteur Moustapha Faye a reconnu, lundi, que l’absence de données sanitaires rendait difficile l’interprétation des indicateurs sur le paludisme, la santé de la mère et du nouveau-né, des enfants, entre autres.
“C’est vrai que nous n’avons pas de données exhaustives à cause de la rétention des données sanitaires, ce qui fait qu’il est difficile de faire des analyses et des interprétations sur beaucoup d’indicateurs de santé comme le paludisme, la santé de la mère et du nouveau-né, des enfants ou encore sur le Programme élargi de vaccination (PEV)”, a-t-il dit.
Dr Faye intervenait au terme d’une réunion du Comité régional de développement (CRD) consacrée à la Revue annuelle conjointe de la santé et de l’action sociale (RAC) en présence de l’adjoint au gouverneur de Matam en charge du Développement, Tafsir Baba Anne.
Concernant la surveillance épidémiologique, a-t-il signalé, les programmes liés à la tuberculose et le VIH/Sida, les données reçues ont permis de faire des analyses.
”Des bonnes performances ont été réalisées sur la surveillance épidémiologique”, a ajouté Dr Faye.
Dans la région, des syndicalistes affiliés à l’Union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) ont levé leur mot d’ordre de rétention en janvier 2024, après près de trois ans de grève.
”Ce qui n’est pas le cas des membres du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT3S) qui refusent toujours de publier les données sanitaires”, a relevé le directeur régional de la santé.
Au cours de cette réunion, les participants ont soulevé la question liée au manque de personnel de santé dans la région de Matam, qui touche beaucoup de structures sanitaires dont les blocs opératoires de Ranérou et de Kanel.
“Nous avons un déficit important en ressources humaines de qualité au niveau de toutes les structures de base comme celle de référence et les Etablissements publics de santé (EPS). Il y a encore des efforts à faire sur ce point pour inciter les agents de santé à rester dans la région, car on a noté une grande mobilité”, a regretté Dr Faye.
Il a laissé entendre qu’il y a un “turn over extrêmement important”, ce qui fait que les autorités sont souvent obligées de faire des formations continues d’agents et procéder au recyclage du fait que de nouveaux agents sont enregistrés pour remplacer d’autres ayant fait deux ou trois ans de service à Matam.
Il a plaidé pour une discrimination positive à l’endroit des zones périphériques, à travers une motivation qui permettrait de “fidéliser ces travailleurs en service au niveau de ces zones éloignées et difficiles”.
Selon lui, un travail est en train d’être fait au ministère de la Santé et de l’Action sociale en vue de motiver davantage ces agents qui servent dans des localités comme Matam afin de les pousser à y rester.
“Pour les blocs opératoires de Kanel et de Ranérou, le matériel est déjà disponible. Il ne reste que du personnel qualifié afin de pouvoir démarrer les activités dans ces deux structures”, a annoncé Dr Moustapha Faye.
AT/SKS/ASB/OID