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Dakar, 14 mars (APS) – La galerie “Le Manège” accueille jusqu’au 31 mai, une exposition intitulée “La poésie d’une maille sociale, la Driyanké”, dont l’objectif est de questionner sur la place accordée à la femme dans la société sénégalaise, a-t-on appris des organisateurs.
Cette exposition ouverte au public a débuté le 7 mars dernier, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de droits des femmes. Elle permet de parler de ces femmes ayant eu un rôle essentiel dans le passé, lequel demeure central aujourd’hui.
Se voulant d’abord textile, cette exposition met en lumière six figurines, dont Oumou Sy, Sheikha Sigil, Maguette Guèye et Zoritza Bèye. Des femmes qui pèsent beaucoup non seulement dans l’écosystème sénégalais mais aussi sur la sphère internationale et dans l’industrie textile en général.
Tout est mis en place pour questionner la société sur “la majesté de la figure” de la femme, à partir de différentes œuvres, parmi lesquelles le “Baobab” de l’artiste camerounaise Donatella.
Il y a aussi la contribution de Leslie Rabine à travers la photo d’une femme en boubou “Thioup”, ou encore “Driyanké : l’héritage en mouvement” de la Maison Kébé, maison de couture de luxe sénégalaise distinguée pour ses collections de prêt-à-porter représentant “l’héritage afro-diasporique”.
Selon la commissaire de l’exposition, Ken Aicha Sy, l’idée de cette exposition est partie d’une ambition de restaurer l’image de la “Driyanké”, en partant de plusieurs définitions résultant des échanges avec des hommes et femmes de différentes générations.
Ken Aicha Sy fait observer que de nombreux “jeunes hommes et femmes réduisent la Driyanké, à quelque chose en lien avec la sensualité”.
“Je voulais aussi confronter ce que la société sénégalaise décrit de la Drianké aujourd’hui”, a-t-elle indiqué dans un entretien avec l’APS.
Parmi les œuvres exposées, figurent également des photos qui ont été, selon la commissaire, mises en exergue pour valoriser les femmes sur différentes étapes.
“Il y a cette chambre dans la quelle la femme s’apprête, il y a toute l’étape du maquillage. Vous voyez, la photo centrale illustre bien cela, le reflet dans le miroir”, explique-t-elle, précisant que les couleurs dorées ont été choisies dans la scénographie, pour valoriser les femmes, peu importe leur ”condition sociale”.
L’exposition compte également les œuvres de Kerim Boucher qui travaille exclusivement avec les matériaux de récupération, notamment les sacs de riz et d’autres objets usés.
Elle propose aussi celles de Pierre-Antoine, dont la poupée sculptée à la main rend hommage à “Mbissine Diop”, un personnage du film “La Noire de…” (1966) du réalisateur sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007).
AMN/SBS/BK/ASG