Dakar, 21 fév (APS) – Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, général Jean-Baptiste Tine, a jugé »inconcevable », ce vendredi, la psychose dans laquelle sont plongés les Sénégalais à chaque fois que sont organisés des combats de lutte. « Il est inconcevable, à chaque fois qu’il y a un combat, que cela suscite des inquiétudes de la part de tous les chefs de famille et de la part de tous concitoyens. C’est inadmissible », a-t-il fustigé en réponse à une question de la députée Anta Dia, du groupe parlementaire Pastef (mouvance présidentielle). Mme Dia était la deuxième intervenante sur la liste des 12 députés autorisés à prendre la parole lors de la séance de »Questions d’actualité » à l’Assemblée nationale. Elle a interpellé le gouvernement sur les mesures radicales et définitives qu’il compte prendre pour enrayer la violence dans les stades, la délinquance urbaine, l’insécurité routière et mettre fin aux conflits entre éleveurs et agriculteurs. Cette interpellation fait suite à la décision prise par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, de l’arrêt, jusqu’à nouvel ordre, de la couverture sécuritaire des combats de lutte sur toute l’étendue du territoire national. Cette décision intervient après le »déchainement de violence » et autres »actes de vandalisme » notés lors du combat ayant opposé Franc à Ama Baldé, dimanche dernier, à l’Arène nationale. « Concernant spécifiquement la lutte avec les incidents qui se sont déroulés ce dernier week-end, je vais commencer par m’incliner devant la mémoire du garçon qui a malheureusement perdu la vie dans des conditions très tragiques », a répondu d’emblée le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à l’interpellation de la députée. Il a expliqué que c’est pour cette raison qu’il a pris immédiatement la décision de suspendre la couverture sécuritaire des combats de lutte. « Cette décision va permettre à tous les acteurs de la lutte, autour du ministère de l’Intérieur, de s’arrêter un moment pour revoir comment organiser les séances de lutte en toute sécurité », a indiqué le général Jean-Baptiste Tine. Il a réaffirmé sa volonté de ne pas lever cette suspension pour le moment. Il a signalé qu’à la suite de cette décision, ses services ont récemment rencontré les acteurs de la lutte, à la demande de ces derniers. »Notre porte n’est pas fermée. Nous les avons écoutés, mais nous leur avons dit qu’on ne pouvait pas revenir pour l’instant sur la suspension de la couverture sécuritaire. C’est une décision difficile à prendre, mais il fallait la prendre », a-t-il tranché. L’insécurité routière prise très au sérieux S’agissant de l’insécurité routière qu’il considère comme un problème récurrent, M. Tine indique que cette question est prise très au sérieux par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko qui, selon lui, »ne cessent de faire des rappels ». »En décembre, une circulaire a été prise pour prescrire un certain nombre de mesures, allant du renforcement du contrôle jusqu’au durcissement des sanctions. Nous sommes en train de dérouler une série de mesures, notamment de campagnes de sensibilisation des usagers, de renforcements de capacités au niveau des services aussi bien de la police et de la gendarmerie, mais aussi des populations, pour que nos routes soient de moins en moins le théâtre des graves accidents que nous déplorons très souvent », a assuré le ministre de l’Intérieur. Interpellé sur le phénomène du vol de bétail, Jean-Baptiste Tine estime que ce problème recèle une dimension à la fois culturelle et internationale. »Ce qui rend la lutte parfois difficile, c’est qu’elle a une dimension internationale, notamment au niveau de notre frange sud. Aujourd’hui, nous sommes en train d’insister sur une plus forte implication des communautés et de nos concitoyens. Nous voulons que les gens partagent les informations et préviennent de l’arrivée d’étrangers sur leurs terroirs, pour qu’ensemble, si on a l’information très tôt, nous puissions faire intervenir à temps les brigades de gendarmerie ou les unités de police afin d’empêcher la commission de ces infractions », affirme-t-il. Jugeant regrettables les conflits entre éleveurs et agriculteurs, le ministre entend miser sur la sensibilisation des populations et la prévention pour y mettre un terme. Dans la même veine, il invite les populations à privilégier davantage les cultures fourragères pour la production d’aliments de bétail, ce qui permettra d’éviter la divagation des animaux dans les champs. A propos de la délinquance dans les zones urbaines, Jean-Baptiste Tine a promis que l’Etat entend mettre en place une gestion de police de proximité qui »mettra autour des cellules de base aussi bien dans les quartiers que dans nos villes des cellules de concertations au sein desquelles on retrouvera tous les représentants de la société (élus, porteurs de voix, artistes, associations de Badienou Goxx, associations de jeunes, le commandement territorial) ». »Ces derniers, à partir de diagnostics locaux de sécurité, pourront, eux-mêmes, mettre en place une stratégie locale pour lancer l’alerte au niveau des services de sécurité, et faire face à la délinquance la plus petite », a souligné le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. HB/ASG/MK/OID
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