Dakar, 18 jan (APS)- La livraison du week-end de la presse quotidienne traite principalement des enquêtes ouvertes par le Pool judiciaire financier dans plusieurs affaires liées à la reddition des comptes.

Le parquet national financier « est en train d’abattre un énorme travail, parfois dans l’ombre », commente à ce sujet le quotidien L’As, avant de révéler, citant El Hadj Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier, qu’à ce jour, 87 dossiers ont été transmis aux juges d’instruction ».

« A l’heure où je vous parle, dit-il, en termes de saisies et de cautionnements, nous sommes à un montant de 2,5 milliards de francs CFA en plus des moyens roulants saisis et confiés à l’ONRAC », l’Office national de recouvrement des avoirs criminels.

« Sans tambours ni trompettes, le Pool judiciaire financier (PJF) est en train d’abattre un travail de titan. Les magistrats installés récemment ont mis la pédale sur l’accélérateur afin d’éplucher les nombreux dossiers qui les attendaient », peut-on lire également dans les colonnes du quotidien L’As.

Le journal cite à son tour le procureur de la République financier, selon lequel « déjà 91 dossiers ont été traités avec célérité dans le cadre de la gestion des finances », dont 87 ont été transmis aux juges d’instruction du PJF « pour poursuivre les investigations ».

La machine judiciaire en marche contre les infractions économiques

Le magistrat a dans le même temps « balayé d’un revers de main », tout idée de règlement de comptes politiques. « Des personnes convoqués qui ont cautionné ont bénéficié d’une liberté provisoire, a-t-il confié dans des propos rapportés par l’AS. Lorsqu’on est convoqué au Pool judiciaire financier, ce n’est pas forcément en qualité d’inculpé. On peut vous entendre pour N raisons ».

« La machine judiciaire est désormais en marche contre les personnes impliquées dans les infractions économiques et financières, notamment le blanchiment de capitaux. Avec l’enquête annoncée par le parquet du Pool judiciaire financier suite au rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), les choses semblent évoluer avec l’arrivée du nouveau régime », souligne L’Observateur.

L’As revient sur un cas précis, qui concerne le député Mouhamadou Ngom dit Farba. « Un pas de plus a été posé hier [vendredi] vers la levée de l’immunité parlementaire » de ce député de l’opposition, renseigne le journal. « Le compte à rebours [a été] déclenché », fait savoir Sud Quotidien à sa une. « Le sort de Farba Ngom désormais entre les mains de la commission ad hoc [de l’Assemblée nationale] composée de 11 membres dont 9 de Pastef, 1 du groupe Takku-Wallu et un non-inscrit », écrit-t-il.

« Farba sur un terrain glissant », titre le journal Le Quotidien. « Il n’a pas été entendu. Mais il a appris. Il ne sait pas ce qu’on lui reproche, mais la procédure pour la levée de son immunité parlementaire est enclenchée par l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice », constate le journal.

« Vers un bras de fer judiciaire »

« Alors, deux précautions valent mieux qu’une. Farba Ngom entend se défendre jusqu’au bout », il a donc « déjà constitué un pool d’avocats de quatre ténors du barreau. Il s’agit de Mes Doudou Ndoye, Baboucar Cissé, Alassane Cissé et Jacques Pascal Gomis, qui ignorent aussi tout du dossier ouvert contre leur client », ajoute Le Quotidien.

Walfquotidien signale que d’ores et déjà, les avocats de Farba Ngom « pointent un vice de procédure » et déplorent la « précipitation de l’Etat » dans cette affaire. Ils disent avoir « relevé plusieurs irrégularités » dans ce dossier, renchérit le quotidien Enquête, qui affiche : « Vers un bras de fer judiciaire ».

« Alors que l’Assemblée nationale examine la levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom, alias Farba, accusé de blanchiment d’argent à hauteur de 125 milliards de francs CFA, le collectif de ses avocats est monté au créneau ce vendredi », pour « faire part de leurs inquiétudes face à ce qu’ils considèrent comme une procédure comportant de nombreuses zones d’ombre », écrit Enquête.

D’après ses avocats, Farba Ngom « n’a jamais été entendu par la Centif ni épinglé. Me Doudou Ndoye [en particulier] se désole du fait que son client n’a reçu aucune notification officielle de ce qu’on lui reproche, alors que la procédure de levée de son immunité parlementaire est enclenchée », rapporte le quotidien L’As.

Il y a aussi le cas de Tabaski Ngom, ancienne agent comptable de la Commission de régulation du secteur de l’énergie, qui a été entendue par la Division des investigations criminelles (DIC), pour des soupçons de rétro. L’Observateur affirme que lors de son interrogatoire, cette inspectrice du Trésor a  »révélé le stratagème qui lui a permis de retirer 766.740.000 francs CFA des comptes de la BGFI et de la CBAO ».

Le Soleil, un peu éloigné de ce sujet, s’intéresse à la « recrudescence de chavirements mortels » au niveau de la brèche de Saint-Louis, où 11 décès ont été enregistrés en une semaine, rapporte le journal. « Gouffre à pêcheurs », titre le journal, selon lequel lequel entre 500 et 650 morts y ont été déplorés depuis 2003.

BK/SBS

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