Dakar, 16 jan (APS) – La limitation du droit de grève pour certaines catégories de fonctionnaires au Sénégal se justifie par l’impératif de maintenir un ordre public économique, a rappelé, jeudi, le premier président de la Cour suprême, Mahamadou Mansour Mbaye.

« Le droit de grève est strictement interdit à certaines professions. Il s’agit essentiellement des services d’hygiène, des forces armées, de la police, des douanes, de la magistrature, des eaux et forêts, entre autres », a notamment énuméré le magistrat lors de la cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux dont le thème de cette année portait essentiellement sur « Droit de grève et préservation de l’ordre public ».

M. Mbaye a toutefois précisé que pour éviter que l’administration abuse de cette mesure au point de remettre en cause le droit constitutionnel de grève, « le juge doit veiller à ce que la réquisition ne soit pas excessive ».

Il  a ainsi rappelé que cette haute juridiction qu’il dirige depuis août dernier, a été amené à annuler en mai 2023, les arrêtés des gouverneurs des régions de Louga, Thiès, Kaolack, Ziguinchor et des préfets des départements de Dakar, Saint-Louis et Guédiawaye portant notamment sur la réquisition des agents qui n’occupent pas des postes, emplois ou fonctions visés par les textes sur les réquisitions.

« Ne cherchons pas à vaincre sans avoir raison », a pour sa part insisté le procureur général près la Cour suprême, Jean-Louis Paul Toupane, selon qui « la grève constitue l’ultime phase dans la recherche de solutions à des relations sociales conflictuelles ».

« Si elle (la grève) marque une rupture dans la confiance entre agents publics et Etat ou entre travailleurs et employeurs, elle peut être évitée quand le dialogue entre les protagonistes de la relation de travail, au sens large, soutenus par des entités dédiées à cette fin, s’engagent dans des discussions sans a priori, animées par un esprit de bonne volonté », a-t-il relevé.

Il est d’avis que le Sénégal dispose de « solides ressources sociales » pour éviter ces situations, faisant notamment allusion aux instruments du maintien de la cohésion sociale et publique à travers le dialogue et la discussion.

Prenant part à cette rencontre, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a tenu à rappeler que, dans l’esprit de la loi, « le préavis a pour objectif noble d’asseoir un cadre de concertation dans le but ultime d’éviter l’arrêt brutal et concerté du travail ».

« J’encourage en conséquence les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et les magistrats compétents à promouvoir la conciliation qui est un levier important du dialogue social car l’ordre public dépasse les seules prérogatives de l’État », a dit le président de la République.

Il a insisté sur le fait que le succès de l’agenda national de transformation Sénégal 2050 « repose sur notre capacité à garantir une stabilité politique et sociale durable et à coordonner les efforts de tous les Sénégalais ».

SMD/AN/ASG

Dans la même rubrique
Charger plus dans Dépêches

Voir aussi...

SENEGAL-ECONOMIE-COLLECTIVITES / Podor: des agents recenseurs de la commune formés aux techniques de recensement et de suivi 

Podor, 16 jan (APS)- Dix agents recenseurs de la mairie de Podor et des membres de la Comm…