+++Par Abdoulaye Diallo+++ Tambacounda, 21 jan (APS) – L’entreprise agricole Agro Beydaare s’est donnée pour ambition de rendre la région de Tambacounda autonome en légumes en misant sur des cultures durables, dans une zone déjà mise à rude épreuve par la perte d’écosystèmes forestiers. Installée dans le sud-est du Sénégal, Agro Beydaare Sénégal s’investit depuis 2015 dans la production agricole, l’agroalimentaire, les aménagements agricoles, le conseil, la formation et diverses prestations de services. En cette journée de janvier, le soleil s’apprête à se coucher à l’horizon. Mais, Amadou Tidiane Diallo, le président-directeur général d’Agro Beydaare, et son équipe sont à pied d’œuvre pour les semis de piment, de poivron et d’autres condiments cultivés sur le site. Dans cette ferme de cinq hectares située à Botou, dans la commune de Sinthiou Malème, à deux kilomètres de la ville de Tambacounda, la biodiversité cohabite harmonieusement avec les activités agricoles. Le microclimat qui règne sous les manguiers est un signe évident de cette symbiose entre le maraîchage et l’arboriculture. Les gestionnaires cultivent plusieurs spéculations à travers le maraîchage et les cultures de contre saison, notamment celle du maïs. Ce modèle de production, presque nouveau voire rare à Tambacounda, est présenté par ses initiateurs comme celui qui permettra au Sénégal oriental d’être autonome en légumes dans les prochaines années. Produire de la qualité, l’objectif principal de l’entreprise ‘’Ici la migration vers des méthodes culturales respectueuses de l’environnement reste un grand défi, cela se voit avec la mise en place d’une usine de compostage dont l’objectif est de transformer tous les déchets et les résidus en fertilisants naturels’’, vante Moussa Ndiaye, chargé de mission du groupe Agro-Beydaare. ‘’Grâce aux fertilisants bio que nous utilisons, nous produisons de la qualité, c’est important de produire de la qualité car il s’agit d’aliments et qui parle d’aliments, va forcément évoquer de santé des populations’’, ajoute Moussa, le regard figé sur les différentes activités qui se passent dans la ferme. Dans ce site, le groupe pratique de l’arboriculture notamment le poids d’angole, le Moringa, l’anacarde et des arbres fruitiers comme la mangue. Pour entretenir la ferme, l’entreprise sollicite les services d’un groupe de femmes basé dans la ville de Tambacounda. ‘’Nous convions ce groupement de femmes à chaque fois que nous avons des tâches à faire et elles sont payées par jour », affirme Amadou Tidiane Diallo, le PDG de l’entreprise. ‘’Pour l’arboriculture, nous avons misé sur le moringa, le manguier, le poids d’angle, le goyavier, le baobab et l’anacarde. Nous avons aménagé ce site sur fonds propre et avec l’aide de quelques partenaires’’, a-t-il-fait savoir. Le groupe Agro-Beydaare a également misé sur la nutrition avec l’utilisation de fertilisants bio pour obtenir des légumes propres et sains pour la santé. ‘’Pour le maraîchage, nous cultivons tout sorte de légumes et quand on parle de nutrition, cela veut dire que nous devons produire sain avant de commercialiser’’, dit M. Diallo. L’entreprise agricole fabrique aussi des fertilisants naturels en utilisant les résidus de ses cultures. ‘’Pour le compostage, nous utilisons les résidus de nos cultures pour avoir des produits qui nous permettent de renforcer nos cultures, préserver l’environnement et lutter contre la dégradation des sols’’, indique Amadou Tidiane Diallo. Moussa Ndiaye, le chargé de mission de l’entreprise, explique que les résidus de maïs sont mélangés avec de la paille, de l’herbe et de la cendre pour fabriquer du compost. ‘’Notre credo, c’est de ne rien jeter dans la nature : tout est transformé. Ces fertilisants sont très efficace’’, dit-il. L’ambition d’Agro Beydaare est de répandre ces techniques culturales dans toute la région de Tambacounda. Pour arriver à cet objectif, des jeunes sont formés aux techniques de compostage. ‘’Nous sommes en train de former des jeunes dans le compostage et nous allons mettre en place des kiosques de vente de composte, que nous produisons pour davantage vulgariser ces pratiques culturales et lutter contre le réchauffement climatique dans la région’’, indique le PDG de l’entreprise. Plaidoyer un accompagnement de l’Etat Dans cette ferme agroécologique sont aménagées deux stations aquacoles dont l’eau de vidange sert de fertilisants aux spéculations cultivées sur place. L’entreprise compte aménager également un four pour la fabrication de charbon biologique sans fumée et non nuisible à la nature. ‘’Nous sommes en train d’aménager un four pour le charbon bio, car nous voulons augmenter notre production de maïs et si on arrive à le faire, les résidus du maïs vont être transformés en charbon bio’’, confie le PDG de l’entreprise. »Pour le moment, nous sommes au début de la production des cultures de contre saison. Vous voyez, nous avons moins d’un hectare. Mais, avec le compostage biologique, nous pouvons récolter jusqu’à quatre tonnes à l’hectare. C’est pour cela que nous envisageons d’agrandir le site’’, lance-t-il. Les ambitions d’Agro Beydaare sont toutefois mises à rude épreuve par un certain nombre de difficultés dont la divagation des animaux et la question de l’eau. ‘’Il nous faut un matériel solide pour régler le problème de l’irrigation. Pour l’irrigation, nous payons 200 mille francs CFA par mois. Si vous ne passez pas à la caisse, l’eau est coupée. Donc, nous avons besoin d’un accompagnement de l’Etat, mais nous n’attendons pas. Nous sommes engagés à accompagner le processus de développement du pays’’, insiste Amadou Tidiane Diallo. ‘’Nous n’attendons pas l’Etat pour faire bouger les choses, mais il important que l’Etat puisse mettre les moyens là où il faut. Si vous prenez notre ferme, c’est une trentaine de personnes qui y travaillent sans accompagnement de l’Etat. En tout cas, nous allons continuer le travail pour participer au développement du secteur primaire dans la région de Tambacounda’’, promet-il. ABD/ASG/ASB/OID
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