Matam, 24 déc (APS) – L’annonce de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) d’emblaver 4 000 hectares de riz, pour la campagne de contre-saison sèche et chaude, a été bien appréciée par des producteurs de la région de Matam (nord), qui n’ont pas manqué de poser des conditions de sa faisabilité, notamment la réfection de certains aménagements, la baisse des factures d’électricité, la dotation en motopompes et autres matériels. « C’est une ambition qui est bien faisable. Mais il faut des préalables, à savoir mettre en place le matériel nécessaire, notamment les tracteurs, les motopompes, les moissonneuses batteuses et surtout revoir la facturation de la Senelec », a dit Ousmane Ndiaye, le président du casier rizicole de Bow, dans le département de Kanel. Il s’exprimait ainsi au cours d’un entretien avec l’APS, estimant qu’il s’agit-là des ‘’conditions idoines’’ pour que la SAED puisse réaliser cette ambition. Ousmane Ndiaye, qui est également professeur d’anglais au Collège d’enseignement moyen de Ngano, signale que les terres existent dans la région, mais propose à la SAED d’en « aménager encore plus pour permettre aux jeunes de cultiver et de rester dans la zone ». « Si on arrive à régler tous ces problèmes, la SAED pourra bien emblaver plus que la superficie espérée. Il faut aussi que les mesures d’accompagnement soit satisfaites », a-t-il lancé. Le président du casier rizicole de Bow plaide également pour l’augmentation des superficies dédiées aux familles, notamment pour les jeunes qui ont décidé de rester dans leur terroir et travailler la terre. Ces aménagements familiaux, a-t-il souligné, sont très faibles et sont compris entre 0,25 et 0,5 hectare pour tout un ménage. La cherté des factures, principal problème des producteurs Ousmane Ndiaye pense que l’emblavement d’une telle superficie, 4 000 hectares, nécessite la mise en place d’intrants, ajoutant qu’ils doivent « venir à temps et à des prix accessibles, subventionnés ». A Bow, le casier rizicole, créé en 2024 s’étend sur une superficie de 329,76 hectares et est exploité par des producteurs de Ngano et de Barmathial, dans la commune de Ndendory, de Bow, Thialy Maka, Thially Soubalo, Soringho Sébé et Soringho pulaar, des localités de la commune de Ouro Sidy. Également producteur agricole à Ndouloumadji, Abdoulaye Mountaga Sall a lui aussi bien accueilli l’annonce de la SAED et exposé les conditions jugées nécessaires au bon déroulement de la campagne de contre-saison sèche et chaude. « Tout le monde adhère à ce projet et applaudit, mais le principe seul ne suffit pas. Sans groupe motopompes, avec des aménagements dégradés, des digues coupées et un réseau d’irrigation parfois défectueux, on aura du mal à réussir », signale celui qui s’active dans la polyculture. Il a également souligné la cherté des factures d’électricité, proposant que la facturation de la Senelec soit transparente. La question liée au coût de l’électricité a été évoquée, vendredi, lors d’une réunion du Comité régional de développement (CRD) sur le lancement de la campagne de contre-saison sèche et chaude. Pour Abdoulaye Mountaga Sall, il faut des mesures exceptionnelles, car cette année a été exceptionnelle pour les riziculteurs, qui ont été impactés par la montée des eaux du fleuve Sénégal. A Ndouloumadji, par exemple, les producteurs ont perdu plus de 120 hectares, engloutis par les eaux. De son coté, le président de la section Matam du Collectif interprofessionnel du riz (CIRIZ), Mamoudou Kane souligne que l’ambition de la SAED est bien faisable ‘’si toutes les conditions sont réunies’’. Il laisse entendre qu’avec les inondations passées, qui ont impacté plusieurs parcelles, il faudra les »réhabiliter ». ‘’Il y a aussi le problème des moto-pompes qui doit être réglé. Car, il y a un déficit considérable de GMP qu’il faut résorber. Concernant les intrants, il faut qu’ils viennent à temps afin que les producteurs puissent respecter le calendrier cultural qui est fixé dans la deuxième semaine du mois de janvier », a expliqué M. Kane. Il faudra, selon lui que « les moto-pommes soient en place et que les parcelles soient réhabilitées afin que la campagne puise bien démarrer ». Mamoudou Kane, par ailleurs membre du Collège des producteurs de riz de Matam évoque aussi les tracteurs qui ne sont pas encore disponibles. Pour leur venir en appui, des intrants, notamment du riz, leur ont été offerts par le Projet de résilience et de développement communautaire de la vallée du fleuve Sénégal (PREC-FVS). AT/ABB/OID
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