Dakar, 17 déc (APS) – Le Dr Mamadou Sarr, conseiller technique du ministre de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), a souligné, lundi, l’importance d’avoir une approche holistique dans le domaine de la santé humaine et de la santé animale, pour faire face à la résistance aux antimicrobiens, qui constitue un problème de santé publique en Afrique de l’Ouest. ‘’La résistance aux antimicrobiens ne concerne pas uniquement la santé humaine. Elle concerne aussi la santé animale, parce que les médecins vétérinaires utilisent aussi des antibiotiques’’, a-t-il rappelé. Cet état justifie ‘’la nécessité d’avoir non seulement une vision holistique, mais [aussi] une approche holistique’’. Une telle approche ‘’va permettre à chacun de ces secteurs (…) de pouvoir faire des interventions sur les déterminants impactant négativement sur la question de la résistance aux antibiotiques’’, a-t-il souligné. Le Dr Mamadou Sarr prenait part à une assemblée générale marquant le lancement d’un projet stratégique destiné à renforcer la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) en Afrique de l’Ouest. Ce projet est initié par l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) et l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) avec le soutien du Fonds mondial. Selon le Dr Sarr, »la résistance aux antimicrobiens concerne actuellement même le secteur de la pêche avec l’aquaculture, le secteur agricole avec l’agriculture, mais aussi (…) le service du commerce ». Il s’agit d’une question qui est ‘’holistique’’, a-t-il affirmé. Il suggère de ‘’voir la résistance aux antimicrobiens à partir de la prescription jusqu’à la délivrance par le pharmacien, mais aussi jusqu’à l’administration, c’est-à-dire à la prise du médicament par le patient’’. ‘’Ces différents secteurs ont des déterminants qui ne sont pas forcément des déterminants sanitaires. Parce que c’est une question qui est très primordiale’’, a insisté le médecin. Le docteur Yahya Dièye, responsable du pôle de microbiologie de l’Institut Pasteur de Dakar, a indiqué que le rôle du laboratoire va consister à réaliser les évaluations extrêmes de la qualité. ‘’Nous allons concevoir des tests, les élaborer et les envoyer aux laboratoires de 15 pays participant à ce projet. Et ces laboratoires vont tester ces échantillons, nous les donner et on va les évaluer pour voir quels sont les laboratoires qui ont besoin d’être renforcés’’ a-t-il expliqué. L’objectif final sera de faire en sorte que les laboratoires en Afrique de l’Ouest soient très armés pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens qui est très importante, a encore indiqué le Dr Dièye. Il a rappelé que des recherches très poussées ont montré que l’Afrique de l’Ouest est la région du monde où la résistance aux antimicrobiens tue le plus. ‘’C’est ce qui a été à la base de notre réflexion pour proposer un tel projet’’, a-t-il justifié. ‘’Nous avons besoin dans la sous-région de tous travailler ensemble. Et c’est le fruit de ce travail de conscientisation qui a mené à cette assemblée aujourd’hui’’, a insisté Yakhya Dièye. L’objectif selon les acteurs est de poursuivre le projet qui prendra en fin 2026. La rencontre a réuni des décideurs, des microbiologistes et techniciens de laboratoire de la CEDEAO pour valider le projet WARIL-EQA-RAM, qui vise à améliorer la qualité des laboratoires et à créer un réseau collaboratif régional. NSS/SKS/ASG/ASB
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