Thiès, 8 déc (APS)  – La demande en mobiliers fabriqués  avec des produits dérivés du rônier est “plus forte“ que la capacité de production des artisans spécialisés dans l’utilisation de cet arbre à usages multiples , a déclaré samedi à Ndiobéne (Thiès, Ouest), l’artisan Aliou Thiaw, fabriquant d’objets à base de rônier.

« La demande en produits dérivés du rônier est plus forte que ce que nous fabriquons », a dit Aliou Thiaw, en marge de l’ouverture d’un forum qui se tient samedi et dimanche, sous le thème : ‘’Artisanat au Sénégal: le rônier un vecteur de développement socioéconomique’’.

‘’C’est un legs de nos grands-parents, qui confectionnaient déjà des chaises, des tables et des paniers’’, explique M. Thiaw, qui a mis au point des modèles améliorés de meubles de rônier, en y associant d’autres matières, comme le fer en tant que charpente ou des housses en tissu.

Même si l’artisan se félicite de ce que ‘’la demande est plus forte que ce (qu’il) en fabrique’’, il se plaint d’un manque d’accompagnement, en termes d’encadrement, d’appui social et financier  de la part des autorités locales et des structures étatiques.

“C’est pourquoi nous avons du mal à concurrencer les autres vanniers’’, relève-t-il.

Selon lui, le rônier peut participer au développement de la région de Thiès, à la seule condition que les natifs de Fandéne, de Ndiobéne et des villages environnants se mobilisent, s’organisent davantage et se forment, pour apporter des innovations dans l’activité de transformation de cette plante, qu’il considère comme un patrimoine et une identité de leur terroir. Ce qui va hisser ce type d’artisanat à un niveau supérieur.

M. Thiaw a rappelé l’utilité du borasse ou borassus aethiopium de son nom scientifique, qui offre un éventail de possibilités. ‘’Le tronc est utilisé pour faire les charpentes de maisons, de cabanes. Les feuilles permettent de réaliser l’étanchéité des maisons, les toitures et le fruit étanche la soif et lutte contre la faim’’, explique-t-il.

‘’Nous fabriquons des meubles de jardin, de salon, de couloir, en plus de fauteuils de luxe qu’on trouve dans les certains salons d’accueil’’, poursuit le promoteur du label +Aliou Rônier Thiaw+. Il livre aux grandes surfaces des paniers destinés à exposer leurs denrées, en plus de paniers  »ramadan » utilisés pendant le mois de ramadan.

La matière première utilisée provient essentiellement du village de Ndiobène et de la commune de Fandéne, dont il dépend.

Malgré son abondance dans la zone, le palmier rônier est menacé par le changement climatique, entraînant l’assèchement des grands arbres, du fait de la baisse de la nappe phréatique dans la zone de Fandène, informe pour sa part, l’expert géographe Patrice Demba Tine, spécialiste du rônier.

A cela, s’ajoute selon M. Tine, ‘’l’action anthropique, liée à la surexploitation du rônier, sans penser au renouvellement de l’espèce“.

Le recul de l’activité agricole est aussi une menace pour cette plante que l’agriculture devrait permettre d’entretenir.

L’expert géographe recommande aux populations de semer massivement des plants de rônier et de contrôler l’exploitation de cette espèce pour la préserver.

BT/ADI/SBS/AB

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