De l’envoyé spécial de l’APS : Abdoulaye Badji

Bakou, 18 nov (APS) – Le Sénégal propose aux pays africains de travailler en vue d’’’imposer un prix plancher adéquat sur le marché du carbone’’ dans le but de ‘’soutenir’’ la transition climatique, a indiqué le directeur de cabinet du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Cheikh Saad-Bouh Diop.

‘’Nous demandons que l’Afrique travaille pour imposer un prix plancher adéquat sur le marché du carbone pour soutenir notre transition climatique’’, a-t-il déclaré.

Il s’exprimait dimanche lors d’une réunion de coordination et d’harmonisation. Cette rencontre, organisée par la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (AMCEN), porte sur les positions africaines aux négociations sur le climat de la 29e session de la Conférence des parties. Cette rencontre intervient une semaine après l’ouverture de la COP 29.

‘’Nos experts devront étudier la fourchette de prix adéquat pour encadrer le marché carbone’’, a conseillé Cheikh Saad-Bouh Diop, citant en exemple l’Union européenne.

Il a souligné que le Sénégal est très intéressé par la mise en œuvre de l’article 6 de l’Accord de Paris sur le climat. Dakar travaille selon lui à disposer d’un cadre adéquat, afin que les opportunités sociales et financières soient effectives avec un prix bas du carbone.

‘’Nos budgets sont déjà affectés et nous serons davantage affectés par ces problématiques’’, a-t-il indiqué au sujet du financement de l’adaptation et des pertes et dommages.

‘’Le Sénégal appelle ainsi à revoir les modalités de financement avec davantage de subventions pour éviter le surendettement de nos pays’’, a-t-il poursuivi.

D’après lui, Dakar ‘’espère que ces points se reflètent dans les discussions pour le nouvel objectif quantifié commun et dans la finalisation de la redéfinition de la finance climatique’’.

El Hadj Mbaye Diagne, négociateur en chef du marché carbone pour le Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique, déclare que le marché carbone peut générer ‘’des centaines de milliards’’ pour les pays africains. Selon lui, ‘’le secteur privé ne demande que cela’’.

Pour réaliser un projet de réduction de gaz à effet de serre dans un pays du nord, que ce soit en Suisse ou en France, il faut dépenser plus de 100 à 200 dollars par tonne, alors qu’en Afrique, il suffit de moins de 3 à 10 dollars pour réduire la même quantité, a-t-il déploré.

‘’Donc, les pays développés vont préférer racheter chez nous à 50 dollars ou à 30 dollars les réductions de gaz à effet de serre, plutôt que chez eux. Et par la même occasion, ça nous permet de réaliser des projets de développement propre chez nous’’, a-t-il expliqué.

El Hadj Mbaye Diagne rappelle que le marché carbone consiste à réaliser des projets permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il cite, par exemple, les projets d’énergie renouvelable, solaire, éolienne, de plantation d’arbres, ou encore de traitement de déchets pour éviter l’émission de méthane.

Il déclare que ‘’tous ces projets participent à réduire les émissions de gaz à effet de serre’’, ce qui se traduit à la fin par ‘’l’obtention de certificats de réduction de gaz à effet de serre’’.

‘’Une fois que vous avez ces certificats, il y a de potentiels acheteurs de ces certificats qui viennent principalement des pays du Nord où la réglementation oblige les entreprises à ne pas dépasser un niveau donné en termes d’émission de gaz à effet de serre’’, a-t-il expliqué.

‘’Dans les pays du nord, en cas de dépassement du seuil d’émission de gaz à effet de serre, l’entreprise doit payer des taxes. Mais, au lieu de payer des taxes, on leur donne la possibilité d’acheter des certificats ici ou ailleurs’’, a-t-il encore souligné.

AB/ASG/ADL

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