Dakar, 5 sept (APS) – Les quotidiens parvenus jeudi à l’APS suivent avec beaucoup d’attention et une certaine perplexité les “rebondissements politiques” à l’Assemblée nationale, où les députés sont convoqués en séance plénière pour examiner plusieurs projets de loi, à l’initiative du président de la République, au moment où certains de leurs homologues de l’opposition préparaient une motion de censure visant à dissoudre le gouvernement.

“Journée à rebondissements”, titre Le Soleil en parlant de l’enchaînement des évènements ayant conduit le chef de l’État à convoquer les députés à une session extraordinaire, pour l’examen de plusieurs projets de loi.

Auparavant, le président de l’Assemblée nationale avait convoqué les membres du bureau de l’institution à une réunion dont l’ordre du jour n’était pas rendu public.

Cette rencontre portait certainement sur la motion de censure déposée par un groupe parlementaire de l’opposition.

La session extraordinaire annoncée est la “riposte fatale” du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à la motion de censure visant à dissoudre le gouvernement. “Ça tire dans tous les sens”, fait observer le journal.

Le Mandat parle d’une “situation tendue” au sein de l’institution parlementaire.

“Coup KO contre coup de Jarnac !”, s’exclame Sud Quotidien.

Une “escalade”

Bassirou Diomaye Faye “a freiné le processus de dissolution du gouvernement”, note-t-il. C’est une “escalade”, selon Sud Quotidien.

“Pis, ajoute Sud Quotidien, pour apporter une cinglante réplique aux députés qui ont rejeté son projet de loi visant à modifier la Constitution dans le but de supprimer le Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) […], le chef de l’État a mis fin aux fonctions de leurs [dirigeants].”

Bassirou Diomaye Faye a limogé Aminata Mbengue Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo, qui dirigeaient le HCCT et le CESE.

Le Premier ministre “a demandé le blocage des comptes de ces deux institutions, tout en annonçant le démarrage imminent de la traque des biens supposés mal acquis et la dissolution de l’Assemblée nationale”, annonce le même journal.

Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko font “échec” à Benno Bokk Yaakaar, titre Vox Populi.

Le journal Le Quotidien exhume, pour sa part, le slogan de campagne du duo au pouvoir : “Sonko Móoy Diomaye”, pour dire que le président de la République et le Premier ministre sont les deux faces d’une même médaille.

Le Quotidien se demande “si le pouvoir ne chercherait pas ‘à manœuvrer pour annihiler’ cette volonté de l’opposition de voter la motion de censure…”

“Jeu de ruse”, écrit WalfQuotidien.

La reddition des comptes “va démarrer maintenant”

“Le traquenard de Bassirou Diomaye Faye”, titre L’As, selon lequel, “sauf coup de théâtre”, la stratégie mise en place par le président de la République devrait lui permettre de “gagner du temps jusqu’au 12 septembre, date à laquelle il pourra dissoudre l’Assemblée nationale et permettre au Premier ministre d’échapper à une motion de censure”.

“Bassirou Diomaye Faye ne lâche rien. Dans cette bataille contre Benno, il aura usé de toutes ses armes pour faire obstruction à la motion de censure d’Abdou Mbow et Cie et imposer son agenda”, constate Bés Bi Le Jour.

Le quotidien EnQuête fait observer que le président de la République “coupe l’herbe sous le pied de Benno” et “met temporairement de côté la motion de censure déposée par l’opposition”.

Plusieurs quotidiens, dont L’info, annoncent par ailleurs que la reddition des comptes “va démarrer maintenant”. “Maintenant, tout est fin prêt pour faire toute la lumière sur les scandales financiers”, annonce ce journal en citant le Premier ministre.

“Nous avons pris des mesures conservatoires pour les empêcher de quitter le pays”, note Source A en citant le chef du gouvernement, lequel parle de ceux qui ont dirigé le pays au cours des douze dernières années.

“Nous avons des preuves de toutes leurs malversations et ils vont rendre compte”, a soutenu Ousmane Sonko, ajoutant, selon Les Échos : “Dans les jours à venir, c’est par dizaines qu’ils vont rendre compte.”

Le Premier ministre déclare que “trois ou quatre d’entre eux ont pu s’échapper”. “Mais ils ont été localisés à Dubaï et au Canada”, ajoute-t-il.

BK/ESF

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