Ziguinchor, 27 nov (APS) – La commune de Ziguinchor (sud) a abrité, mardi, une table ronde axée sur le thème « Parenté à plaisanterie : l’exemple des Diolas et des Sérères pour la promotion et l’ancrage de l’unité nationale », a constaté l’APS.

« Cette thématique met en lumière un modèle culturel unique en Afrique de l’Ouest, où la parenté à plaisanterie favorise les liens sociaux et l’harmonie entre les communautés », a expliqué El Hadji Gorgui Wade Ndoye, journaliste correspondant du Soleil et accrédité aux Nations unies, à Genève.

Cette table ronde, organisée dans le cadre  de la rencontre d’échanges  »Gingembre littéraire », une initiative du journaliste sénégalais El Hadji Gorgui Wade Ndoye, s’est tenue à l’Alliance française de Ziguinchor, en présence d’acteurs de la culture, d’étudiants, d’écrivains et d’historiens.

En Casamance, l’exemple du cousinage à plaisanterie entre Diolas et Sérères a été évoqué par sept intervenants : Dr Benoît Tine, enseignant-chercheur en Socio-criminologue à l’université Assane Seck de Ziguinchor, Dr Mamadou Ndione, économiste, écrivain et logisticien, le professeur d’Histoire et Géographie à la retraite, Ibrahima Ama Diémé et l’administrateur civil, Habib Léon Ndiaye.

Parmi les panélistes, il y avait également Alis Umoy Diatta, la reine-mère du royaume Bubajum d’Ayii d’Oussouye, Amang Etame Sagna, reine de Bouyanoor Bati Etamolal de Bignona et le roi Mamadou Lamine Badji.

L’écrivain et traducteur sénégalais Boubacar Boris Diop et l’écrivaine Codou Fall étaient également présents.

« Nous finissons aujourd’hui le Gingembre littéraire à Ziguinchor. La Casamance est une terre de brassage culturel, terre des femmes, terre des civilisations. Et, il était important de parler de la renaissance de nos langues nationales », a dit El Hadji Gorgui Wade.

Pour lui,  »le Sénégal, comme le veut la tradition, doit s’inscrire dans l’unité et la diversité ».

« Nous nous battons pour que l’Afrique ne soit pas la risée du monde. Nous nous battons avec les moyens de nos civilisations qui sont très riches », a ajouté M. Wade.

Malheureusement, a-t-il fait observer, « même nous, Africains, tendons de plus en plus à ne pas connaître ce que nous sommes ».

« Nous devons nous connaître pour résister au vent du monde qui devient de plus en plus identitaire », a invité El Hadji Gorgui Wade.

Dans sa prise parole, l’économiste, écrivain et logisticien, Mamadou Ndione,  a indiqué que « les discussions sorties de ce panel ont permis de comprendre que la nation sénégalaise est bâtie autour d’une certaine diversité culturelle. Aujourd’hui, au Sénégal, toutes les ethnies tirent leur essence culturelle de sources identiques ».

« À l’instar des Diolas et des Sérères, ce cousinage à plaisanterie est un respect mutuel. Il contribue à l’unité nationale », a ajouté M. Ndione, par ailleurs maire de la commune de Diass, dans le département de Mbour.

Aujourd’hui, a-t-il fait remarquer, « que ce qui se passe dans le monde a montré qu’il est important de maintenir ce lien dans la perspective du développement national ».

« Pour maintenir cette culture, tout le monde doit apporter sa pierre, notamment les médias, pour pouvoir faire de sorte qu’elle soit davantage enseignée à nos enfants pour renforcer l’unité du pays et l’amour réciproque entre les populations », a-t-il invité.

« La parenté à plaisanterie contribue à renforcer la cohésion nationale. Les ethnies sénégalaises ont des relations culturelles assez fortes qui font que notre nation parvient à vivre et à faire preuve et acte de résilience », a réagi Habib Léon Ndiaye, administrateur civil et ancien secrétaire général du ministre de la Culture.

Pour le professeur d’Histoire et Géographie à la retraite, Ibrahima Ama Diémé, « la nation sénégalaise est composée de populations qui entretiennent quasiment toutes des liens de parenté ».

Quant à la reine Amang Étame Sagna du département de Bignona, dont le nom signifie  »Celle qui aime la terre », elle a formulé des prières pour un  »Sénégal toujours en paix ». 

« Dans ce pays, nous sommes obligés d’être un et indivisible. Une grève cyclique à l’université Assane Seck de Ziguinchor est déplorable. On ne peut pas tout brûler et dès le lendemain, penser à répartir de zéro », a-t-elle réagi faisant allusion au mouvement d’humeur observé ces derniers jours dans cet établissement d’enseignement supérieur.

MNF/SKS/ABB/ASB

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