SENEGAL-AGRICULTURE-RECHERCHE
Essil (Ziguinchor), 8 déc (APS) – Les premiers résultats d’essais sur des variétés hybrides de riz à travers un système de riziculture intensive (SRI), effectués à Essil, un village du département de Ziguinchor, sont ”encourageants”, ont annoncé lundi, des chercheurs du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) et de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).
”Ces essais ont été menés à Essil, sur un terrain de 1 200 m², réparti en deux parcelles de 600 m²”, a indiqué, Simon Bassène, chercheur à l’ISRA de Djibélor, lors de la cérémonie de présentation des résultats issus des essais.
“Malgré un démarrage tardif, les variétés hybrides de riz du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso se sont bien comportées”, s’est-il réjoui, ajoutant que ”les variétés à cycle d’environ 90 jours s’adaptent à la pluviométrie locale, et que “les premiers rendements montrent un potentiel intéressant”.
Des chercheurs du CORAF et de l’ISRA
Le gestionnaire de programmes du CORAF, Nieyidouba Lamien, a expliqué que l’objectif de ces essais scientifiques est d’identifier des technologies capables de renforcer la sécurité alimentaire.
“Le système de riziculture intensive (SRI), bien connu dans la région, permet, selon lui, d’utiliser moins de semences et de renforcer la fertilisation organique”.
S’agissant des variétés hybrides de riz, il a souligné qu’elles sont reconnues pour leur fort potentiel de rendement. ”Leur combinaison répond à notre ambition d’améliorer significativement la production”, a-t-il dit, indiquant que “les observations faites sur les parcelles d’Essil confirment la pertinence de cette approche basée sur le SRI”.
Les producteurs locaux ont toutefois plaidé pour une mécanisation des systèmes de production et un aménagement hydro-agricole, faisant savoir que le manque d’équipement limite la mise en valeur des terres.

“Avec l’outil traditionnel, le +kajandou+, nous ne pouvons exploiter qu’une faible portion des superficies disponibles, alors qu’il est possible d’aller jusqu’à des rendements de 2 à 3 tonnes par hectare avec un soutien adéquat”, a déclaré le chef du village d’Essil, Charles Alex Sagna.
Les producteurs ont également appelé à la finalisation des ouvrages anti-sel et à une meilleure disponibilité des semences, afin de répondre aux besoins croissants.
Selon les chercheurs du CORAF, la hausse de la demande en semences hybrides constituera un défi majeur pour les prochaines phases du programme.
“Nous allons intégrer les préoccupations exprimées par les producteurs, notamment la mécanisation, dans nos futures interventions”, a promis M. Lamien.
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