Viol et inceste : des acteurs renforcés sur le plaidoyer pour l’accès à l’avortement médicalisé
Viol et inceste : des acteurs renforcés sur le plaidoyer pour l’accès à l’avortement médicalisé

SENEGAL-SANTE-SOCIETE

Dakar, 31 (APS) – Plusieurs acteurs étatiques, de la société civile et des médias ont bouclé vendredi, deux jours de renforcement de capacités sur le plaidoyer pour l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste, a constaté l’APS.

Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 14 du Protocole de Maputo sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) au Sénégal.

‘’Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) est un instrument historique qui garantit aux femmes l’ensemble de leurs droits, y compris leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive (SDSR) en vertu de l’article 14’’, a souligné la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), Aminata Fall Niang.

Elle s’exprimait vendredi lors de la clôture d’un atelier dédié aux institutions étatiques, parlementaires, magistrats, leaders religieux, société civile, partenaires techniques et les médias.

Le Sénégal a ratifié le Protocole de Maputo le 26 décembre 2004, sans réserve, mais il n’a pas encore pleinement transposé ses dispositions dans son droit interne, en particulier l’article 14 relatif à la la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR), a souligné Aminata Fall Niang.

Il s’agit, a-t-elle fait savoir, de ‘’renforcer la capacité des acteurs étatiques et non étatiques au Sénégal à plaider en faveur de l’intégration et de la mise en œuvre de l’article 14 du Protocole de Maputo, et à soutenir ces efforts, afin de promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des filles’’.

‘’Il nous offre l’occasion de partager nos expériences, d’approfondir nos connaissances, de confronter nos perspectives et surtout de construire des synergies durables pour transformer les textes en actions concrètes et les engagements en vies changées, en espoirs réalisés pour des femmes et des filles dans chaque foyer, chaque communauté, chaque région de nos pays’’, a encore soutenu Mme Niang.

Pour la représentante du partenaire technique de l’AJS, Equality Now, Esther Waweru ‘’si le Sénégal a accompli des progrès notables, notamment avec l’adoption de la loi sur la santé reproductive de 2005 et la poursuite des investissements dans la santé maternelle et infantile, des défis persistent’’.

‘’Les lacunes juridiques et politiques, les interprétations restrictives des droits reproductifs et les obstacles socioculturels continuent de limiter l’accès des femmes et des filles à des services complets en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs’’, a-t-elle relevé.

Esther Waweru estime que ‘’ces obstacles ont des conséquences réelles, car ils affectent la vie des femmes, leur santé et leur capacité à prendre des décisions autonomes concernant leur corps’’.

Ce forum offre une occasion unique de réunir les principaux acteurs étatiques et non étatiques, issus du gouvernement, de la société civile, des forces de l’ordre, du secteur de la santé et des communautés religieuses.

Il vise à échanger des connaissances, à renforcer les capacités et à identifier des pistes concrètes pour harmoniser les lois et politiques nationales du Sénégal avec ses engagements au titre du Protocole de Maputo, a souligné la représentante de ”Equality Now”.

L’article 14 du Protocole de Maputo indique que les Etats prennent toutes les mesures appropriées pour protéger les droits reproductifs des femmes particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.

SKS/ASB/MTN