SENEGAL-ENVIRONNEMENT-PERSPECTIVES
Dakar, 19 juin (APS) – Le projet +Solutions durables à la pollution plastique+, qui sera bientôt lancé au Sénégal, va travailler à un renforcement de la loi sur le plastique en vue de son effectivité totale, a indiqué la Représentante résidente ajointe du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Catherine Phuong.
‘’Ce nouveau projet travaillera sur le renforcement de la loi sur le plastique, sur l’éducation, la sensibilisation, la mobilisation sociale de tous et en particulier des jeunes’’, a-t-elle dit.
Elle s’exprimait au nom des partenaires techniques, lors de la cérémonie officielle de commémoration décalée de la 53e édition de la Journée mondiale de l’Environnement (JME) placée sous le thème ”Mettre fin à la pollution plastique”.
Le secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, Fodé Fall, le maire de Hann Bel-Air, Babacar Mbengue, et des officiels ont pris part à cette cérémonie organisée sur cette plage de cette commune de Dakar.
Le Sénégal avait adopté, le 4 mai 2015, une loi interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets plastiques de faible micronage.
Cette loi, portant également sur une gestion rationnelle des déchets plastiques, a été abrogée et remplacée par la loi 2020-04 du 08 de janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques.
Ce texte tarde à être effectivement appliqué sur toute l’étendue du territoire national. La nouvelle loi veut asseoir un système performant de gestion des déchets plastiques et accélérer la dynamique de développement de l’économie circulaire.
‘’Nous nous réjouissons de l’adoption de cette loi sur le plastique mais force [est] de constater, cinq ans après l’adoption, que sa mise en application reste partielle pour diverses raisons’’, a souligné la Représentante résidente ajointe du PNUD.
Parmi certains obstacles liés à l’effectivité de cette loi au Sénégal, elle a relevé un problème d’alternative durable, un manque d’infrastructures de gestion des déchets, une insuffisance des contrôles et des sanctions.
Elle a aussi évoqué un problème de sensibilisation des acteurs comme les producteurs, les commerçants et les consommateurs pour un changement de comportement, l’absence d’un système de responsabilité élargie à tous les acteurs.
Le Sénégal produit plus de 250 000 tonnes de déchets plastiques par an dont une part importante se retrouve dans l’environnement, faute de systèmes de gestion efficace et de valorisation des produits plastiques, a rappelé Catherine Phuong.
‘’La pollution plastique compromet ainsi la qualité des sols et perturbent la biodiversité marine et terrestre, et expose les populations à des risques sanitaires majeurs’’, a-t-elle déploré, révélant que des ”études récentes montrent que les micro-plastiques pénètrent la chaîne alimentaire”, et qu’ils ”sont désormais présents dans le sang humain avec des conséquences sanitaires inconnues à long terme sur l’homme”.
Elle a signalé qu’en dehors du PNUD, le Bureau international du travail (BIT) travaille aussi sur des politiques de réduction du plastique au Sénégal, à travers plusieurs initiatives qui soutiennent l’intégration de l’économie verte dans les politiques publiques, la promotion de l’économie circulaire et la formation aux métiers verts.
”Le groupe des partenaires au développement est très actif dans le secteur de l’environnement”, a-t-elle affirmé, en admettant qu’une fin de la pollution plastique ‘’nécessite une approche intégrée alliant durabilité, création environnementale, création d’emplois décents et inclusion sociale”.
”La pollution plastique est un défi collectif qui exige une réponse intégrée de nous tous. Le gouvernement, le secteur privé, les collectivités territoriales, la société civile et tous les citoyens doivent adopter des comportements responsables et refuser le plastique à usage unique”, a-t-elle préconisé.
”Nous avons besoin d’une volonté collective pour agir contre la pollution plastique qui n’est pas une fatalité”, a insisté la Représentante résidente ajointe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Une exposition sur la pollution plastique et le recyclage, un sketch de sensibilisation et un don de tables bancs à la commune de Hann Bel Air figurent également parmi les activités de la commémoration décalée de la 53e édition de la Journée mondiale de l’Environnement (JME), célébrée le 5 juin de chaque année.
AB/SBS/ASB/ABB