SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE
Dakar, 8 mai (APS) – Les jeunes musiciens doivent se donner les moyens d’une bonne compréhension de l’industrie musicale afin de faire valoir leurs droits et recevoir des revenus tirés de leur activité, a conseillé, jeudi, à Dakar, l’éditrice musicale sud-africaine Thando Makhunga.
“C’est vraiment important pour les jeunes artistes de connaitre leurs droits en tant qu’artistes. D’où l’importance du partage de l’information et du savoir, en ce qui concerne les éditions dans l’industrie musicale”, a déclaré Mme Makhunga, directrice générale de “Sheer Publishing”, un important éditeur musical indépendant sud-africain.
Elle intervenait lors d’un masterclass consacré à l’édition musicale, à l’occasion de la quatrième édition du festival “Stereo Africa”, qui a démarré mercredi et se poursuivra jusqu’au 11 mai prochain.
En Afrique, depuis des générations, les créateurs ne comprennent pas grand-chose à ce qui leur appartient en lien avec leurs œuvres, selon l’éditrice musicale sud-africaine.
Le manque d’informations pousse souvent certains artistes à offrir gratuitement leurs œuvres, alors qu’ils peuvent en tirer de l’argent, a-t-elle dit.
“C’est très important pour eux de comprendre le business de la musique, et l’édition est une grande partie de cela”, a indiqué Thando Makhunga.
“Si ta musique est utilisée pour une publicité par exemple ou pour un film, tout cela génère des droits, et le rôle de l’éditeur, c’est de surveiller toute cette exploitation-là et récupérer les droits qui te reviennent en vue de payer les artistes et leurs ayants droits”, a, pour sa part, expliqué le rappeur sénégalais, Nicholas Omar Diop allias Nyx.
Pour bénéficier des revenus de leurs créations, il appelle les artistes à se documenter, en se posant toutes les questions liées l’écosystème musical.
Selon lui, une telle démarche leur permettrait d’avoir des informations sur leur métier, avant la mise en ligne de leurs œuvres par exemple.
Il est revenu sur les contraintes auxquelles le marché de l’édition musicale se trouve confronté au Sénégal, tout en invitant les artistes à s’y intéresser davantage, pour bénéficier d’un accompagnement.
“Ce que j’ai compris surtout, au cours de ce masterclass, c’est que la façon de gérer la musique ne se limite pas juste à créer un morceau. Chaque morceau que tu crées est une œuvre d’art. Ce n’est pas quelque chose dont tu vas bénéficier seul”, a de son côté soutenu David Thinedu Nzozie, dit Davoo Pix, un artiste nigérian établi au Sénégal.
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