SENEGAL-GOUVERNANCE
Dakar, 7 mai (APS) – La Coalition nationale de transparence et de suivi budgétaire (CNTSB), une organisation de la société civile sénégalaise, recommande aux pouvoirs publics du pays de mettre en place des mécanismes capables de garantir la “redevabilité” et “une meilleure appropriation des politiques publiques par les citoyens”.
“Il faut qu’on mette en place des mécanismes de redevabilité, à l’image de la revue conjointe annuelle à laquelle procèdent certains ministères pour rendre compte de l’utilisation des ressources qui leur sont allouées”, a suggéré le président de la CNTSB, Amadou Kanouté.
Il intervenait à une table ronde consacrée à l’analyse budgétaire et au suivi des investissements publics destinés à l’agriculture, à la sécurité alimentaire, à la gestion des ressources naturelles, à l’emploi et à la migration.
M. Kanouté pense que les citoyens sénégalais n’ont pas suffisamment accès à l’information budgétaire.
Il juge nécessaire, pour bien les informer de la destination des ressources allouées aux pouvoirs publics, de mettre en place des “plateformes digitales” à même de les tenir au courant de l’exécution des investissements publics.
“C’est impossible de parler de politiques publiques et d’investissements publics, si le grand public […] n'[a] pas la possibilité d’accéder à l’information relative aux projets et aux investissements publics”, a soutenu Amadou Kanouté.
Il est d’avis qu'”on ne doit pas être obligé de venir à Dakar pour avoir les informations relatives à des projets mis en œuvre ailleurs”.
Amadou Kanouté, le président de la Coalition nationale de transparence et de suivi budgétaire
M. Kanouté, également directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement, estime que “la manière dont les projets sont planifiés ne permet pas d’avoir l’efficacité nécessaire”.
“Si nous voulons avoir plus de redevabilité, une meilleure planification, plus d’inclusivité et une meilleure appropriation des politiques publiques par les citoyens, les mécanismes [de reddition des comptes] sont impératifs”, a-t-il insisté.
Le président de la CNTSB recommande que soient prises les mesures à même de faciliter “un déroulement normal des projets planifiés”.
Abdou Diao, représentant du directeur de la bonne gouvernance au ministère de la Justice, estime que la société civile, par son contrôle de la mise en œuvre des politiques publiques, aide à renforcer le contrôle citoyen.
“Les recommandations qui sortiront de cette rencontre [seront partagées] entre l’État, la société civile et le secteur privé”, a dit le directeur exécutif de la Plateforme des acteurs non étatiques du Sénégal, Malick Diop.
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