Dakar, 5 déc (APS) –L’historienne française Armelle Mabon a insisté sur la nécessité de procéder à une ‘’diffusion la plus large possible’’ en Europe et en Afrique du documentaire ‘’La gloire du chasseur Thiaroye’’ de la réalisatrice sénégalo-belge, Diaka Ndiaye, pour une meilleure compréhension de la mémoire des tirailleurs sénégalais.

« La gloire du chasseur Thiaroye’’ est un documentaire de 90 minutes qui aborde l’histoire de Birame Senghor, ancien gendarme, qui cherche à obtenir depuis des décennies réparation, après la mort de son père, Mbap Senghor, matricule 32/124, un tirailleur tombé sous les balles des soldats français le 1er décembre 1944 à Thiaroye, en périphérie de Dakar.

Le film a été projeté, lundi à Dakar, en présence d’un public nombreux et de plusieurs sommités intellectuelles dont l’historienne française Armelle Mabon. Cette projection entre dans le cadre des activités commémoratives du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

‘’Ce film doit être diffusé le plus largement possible à la télévision sénégalaise, mais pas seulement. Il doit être diffusé à la télévision belge, française et ailleurs parce qu’il faut que la compréhension soit de part et d’autre’’, a déclaré Armelle Mabon qui a assisté à la projection de l’avant-première du film au musée des civilisations noires à Dakar.

Dans ce film, la réalisatrice Diaka Ndiaye met l’accent sur la façon dont le massacre des tirailleurs a été ‘’maquillé par le mensonge d’Etat’’ des dirigeants français de l’époque coloniale.

‘’Il faut continuer à faire pression pour les quelques personnes en France qui s’arcboutent pour ne pas faire avancer cette histoire de belle manière en nous donnant les archives qui existent’’, a plaidé Armelle Mabon.

L’Ivoirien Ange David Daimey de la convention du panafricanisme et du progrès, venu à Dakar, pour participer à la commémoration du massacre de Thiaroye, salue la célébration de ‘’la justice mémorielle’’, saluant un ‘’acte fort’’.

‘’Ce film qui met au cœur la réalité des Africains, est un débat pour l’Afrique, mais c’est aussi un point d’ancrage, un exemple que tous les autres pays doivent suivre. Et j’espère que ce film va être projeté dans d’autres capitales comme Abidjan, Bamako et au-delà’’, a poursuivi Ange David Daimey

Il a estimé que la commémoration du massacre de Thiaroye ‘’n’est pas faite dans un esprit de vengeance, mais plutôt dans celui de donner ce sentiment d’appartenance à l’Afrique, de commémorer ce moment important pour que cette tragédie soit le socle du panafricanisme’’.

L’universitaire américano-ivoirien Gnaka Lagoke qui vit aux Etats-Unis a magnifié ‘’l’acte fort posé par les nouvelles autorités sénégalaises dès la première année de gestion » pour la restauration mémorielle liée au massacre qui a été perpétré au camp de Thiaroye, ce 1er décembre 1944.

‘’Cela permet de fédérer les énergies et de rassembler le maximum d’Africains autour des questions liées à la justice mémorielle, la réparation. (…). Ce film est un document historique qu’il faut vulgariser. Nous sommes venus, nous avons vu, nous allons en parler’’, a-t-il dit après avoir assisté à la projection du documentaire.

L’universitaire a plaidé pour que le film soit traduit en anglais, en portugais et dans d’autres langues ‘’pour qu’il y ait un maximum de personnes qui le voient’’.

Le professeur Massamba Guèye, par ailleurs conteur, a aussi abondé dans ce sens en souhaitant que ce film soit diffusé dans les écoles sénégalaises.

FKS/MTN/OID

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