Gestion des archives audiovisuelles : un spécialiste prône l’adoption d’une loi sur le dépôt légal
Gestion des archives audiovisuelles : un spécialiste prône l’adoption d’une loi sur le dépôt légal

SENEGAL-PATRIMOINE-PERSPECTIVES

Dakar, 11 juin (APS) – Le directeur des Archives nationales, Mohamed Lat Sack Diop, pense qu’il est nécessaire, pour le Sénégal, de se doter d’une loi sur le dépôt légal en vue d’une meilleure gestion des archives audiovisuelles.

Nommé à ce poste en mars dernier, l’universitaire a ainsi donné l’exemple de l’Institut national de l‘audiovisuel (INA) en France, une infrastructure qu’il qualifie d’unique au monde et travaillant sur la base d’une loi de 1992 sur le dépôt légal.

Dans un entretien accordé à l’APS en perspective de la Semaine nationale des archives (du 9 au 13 juin), l’enseignant-chercheur à l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) de l’UCAD, souligne que “les archives audiovisuelles, sonores et iconographiques sont +partie intégrante+ du patrimoine archivistique”.

En partenariat avec l’EBAD, la Direction des archives nationales organise une journée des archives prévue le 13 juin autour du thème : “La politique nationale d’archives pour une performance et transparence administratives et une préservation du patrimoine archivistique sénégalais”.

Le thème central est : “Archives accessibles : Des archives pour tous.tes”.

Au Sénégal, “le problème de l’audiovisuel est un problème de reconnaissance juridique”, a fait remarquer le directeur des archives nationales. Selon Mohamed Lat Sack Diop, pour récupérer les archives audiovisuelles des médias privés, “il n’y a qu’une loi qui peut le régler ; le dépôt légal, ce qui n’existe pas encore au Sénégal”.

Il a ainsi prôné une réforme du cadre juridique de la gestion des archives, insistant sur la nécessité d’une mise à jour de la loi du 30 juin 2006 relative aux archives et aux documents administratifs.

“Elle [cette loi] doit être adaptée pour prendre en compte la production numérique. Les chaînes de télévision privées aussi sont des concessionnaires du service public, qui ont une licence attribuée par l’Etat avec des cahiers des charges qui doivent respecter un certain nombre d’exigences”, a-t-il martelé.

Compte tenu de cela, il indique que l’Etat dispose de leviers pour les contraindre à faire le dépôt légal concernant leurs productions.

Le directeur des Archives nationales précise que le Sénégal dispose depuis 1976 d’une loi sur le dépôt légal, mais qui était jusque-là limitée aux monographies. Il appelle à son élargissement aux archives audiovisuelles.

“Avec une nouvelle loi sur le dépôt légal de l’audiovisuel, l’Etat du Sénégal pourra exiger de toutes les télévisions et de toutes les radios qu’elles déposent un exemplaire de leurs productions, comme le font d’ailleurs les journaux après la parution de chaque numéro”, a-t-il expliqué.

Evoquant certains de ses chantiers prioritaires, Mohamed Lat Sack Diop a affiché son ambition de travailler avec des structures, comme la TDS (Télédiffusion du Sénégal) et le CNRA (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) sur les infrastructures et les réformes techniques et juridiques.

“On pourra ainsi créer une sorte d’Institut national de l’audiovisuel sénégalais, qui permettra de collecter l’ensemble des productions audiovisuelles sénégalaises, pour combler ce gap sur les informations non collectées et non sécurisées auxquelles les journalistes et chercheurs ne peuvent avoir accès”, a fait valoir le spécialiste.

HK/SMD/HB/ASG

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