Dakar, 19 juin (APS) – Un fonds panafricain dédié aux femmes résidentes en Afrique dénommé « Fonds indigo » sera lancé en juillet prochain, pour accompagner les productrices, réalisatrices, scénaristes et autres techniciennes du cinéma et de l’audiovisuel, a annoncé la réalisatrice et productrice sénégalaise Rama Thiaw, l’une de ses fondatrices.

Le « Fonds indigo » sera mis en place pour les femmes lors du Durban film Festival International, une manifestation prévue du 20 juillet au 30 du même mois en Afrique du Sud, a précisé Mme Thiaw.

« Nous ne visons pas une approche fondée sur l’aide au développement, mais plutôt des collaborations et des partenariats efficaces avec des festivals et des bailleurs pour alimenter le fonds qui nous permettra d’exercer notre métier dans de meilleures conditions et d’occuper la place qui nous revient dans le cinéma et l’audiovisuel », a-t-elle expliqué en marge de la première édition du Festival africain du film et de la recherche féministe (16-18 juin) qui s’est tenue sur l’île de Gorée, au large de Dakar.

Selon Rama Thiaw, cette initiative vise à accorder, pendant deux ans, une allocation de cinq cent mille francs CFA par mois à chacune des productrices, réalisatrices et scénaristes bénéficiant de ce fond.

À côté, ajoute-t-elle, il y a un mentor qui va les accompagner dans la mise en œuvre de leur projet, alors que des partenaires de festivals sont appelés à leur permettre de bénéficier d’une formation ou d’avoir accès à un marché.

Tout est parti, dit-elle, de discussions qui ont eu lieu lors du Festival panafricain de cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 2021, du Zanzibar International Film Festival et du Festival « Elles Tournent-Dames Draaien » de Bruxelles en Belgique.

 »J’ai modéré une table ronde il y a deux ans lors du Fespaco avec des réalisatrices, productrices résidentes en Afrique pour échanger sur les difficultés et les challenges. Elles parlaient toutes de manque de moyens. On s’est dit : qu’est-ce qu’on peut faire de concret pour ne pas revenir ici dans cinq ans avec les mêmes problèmes. C’est ainsi que l’idée du fonds est née », a relevé la réalisatrice-productrice, auteure du documentaire « The Revolution Won’t Be Televised », produit en 2016 et consacré au mouvement Y’ en a marre ».

Depuis deux ans, les initiatrices de ce projet, dont Angela Rabatel (Togo), Rama Thiaw (Sénégal), Tella Kpomahou (Bénin), Samantha Biffo (Gabon), Diane (Burundi), Aimée (Burkina Faso), se sont attelées à l’élaboration du fonds, à la recherche de financiers pour l’alimenter et des partenaires pour accompagner ces professionnelles du cinéma et de l’audiovisuel.

FKS/MD/BK

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