SENEGAL-SANTE
Dakar, 9 avr (APS) – Le Premier ministre a réclamé la mise en place d’un comité ad hoc chargé de finaliser, avec l’aide des acteurs concernés, au plus tard à la fin d’août prochain, la révision de la loi relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés, annonce le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 9 avril.
Ousmane Sonko a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, ‘’en collaboration avec les ministres chargés de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille, de mettre en place un comité ad hoc devant œuvrer, avec tous les acteurs concernés, au plus tard à la fin d’août 2025, d’une part, à la finalisation [de la] révision de la loi relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés’’.
Le comité sera chargé, ‘’d’autre part, [de] la mise en œuvre effective du plan stratégique d’amélioration de la qualité des soins en santé mentale 2024-2028’’.
M. Sonko a attiré l’attention des membres du gouvernement, ‘’au regard des évènements tragiques récents, sur l’acuité de la problématique de la prise en charge de la santé mentale, notamment le caractère obsolète de la loi n° 75-80 du 9 juillet 1975 relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés’’.
Il a rappelé ‘’les défis majeurs autour de la santé mentale, en particulier l’absence d’un cadre de politique publique’’, de ‘’dialogue intersectoriel et interdisciplinaire, ainsi que la non-effectivité du programme national de santé mentale décliné pour la période 2024-2028’’.
Ousmane Sonko a également cité, parmi les défis, la persistance de l’errance des malades mentaux, l’intégration insuffisante des soins psychiatriques dans les services de santé primaires et l’absence d’une politique structurée de mobilisation de financements au profit de la santé mentale.
Concernant le cas préoccupant des malades mentaux errants, le Premier ministre a relevé la dimension sociale de cette pathologie qui nécessite une meilleure prise en charge par les familles et les communautés, aux côtés de l’État, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source souligne que les réformes attendues ‘’devront prendre en charge, entre autres, le renforcement des capacités des unités spécialisées de soins et d’internement, la résorption du déficit de médecins psychiatriques, la procédure de retrait des malades mentaux errants de l’espace public et l’effectivité des visites réglementaires des établissements d’internement par les autorités habilitées’’.
‘’Ces actions devront être complétées par un programme de sensibilisation à déployer par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le ministère de la Famille et des Solidarités’’, ajoute le communiqué.
Selon un rapport du ministère de la Santé et de l’Action sociale consulté par l’APS, le Sénégal comptait 38 psychiatres au cours de l’année 2019.
Le même document signale que le service de psychiatrie de l’hôpital national universitaire de Fann, le centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar et le service de pédopsychiatrie de Fann (Keur Xaleyi) étaient les principaux établissements de santé chargés de la prise en charge des malades mentaux au Sénégal en 2019.
‘’Des 14 régions du Sénégal, seules huit disposent d’un service de psychiatrie. Et 46,15 % de ces structures sont concentrées à Dakar’’, notent les auteurs de ce rapport.
NSS/HK/ESF