SENEGAL-MARAICHAGE-COMMERCE
Thiès, 2 juin (APS) – Le collectif des producteurs maraîchers du Sénégal a fait part, dimanche, des problèmes de mévente auxquels ses membres sont confrontés, en recevant le député du parti République des valeurs de Thiès, Thierno Alassane Sall.
”Le constat est qu’il y a une bonne production due au bon climat, à l’expérience des producteurs mais aussi, à l’accompagnement de l’État par la subvention des intrants”, a relevé le coordonnateur de l’association des unions maraîchers des Niayes, Mamadou Ndiaye, membre dudit collectif.
Selon lui, cette bonne production est toutefois frappée par “une forte mévente”.
”Nous n’avons pas pu vendre, il y a une mévente de la production”, a dit Mamadou Ndiaye, lors d’une visite du député RV au siège de l’Association des unions maraîchères, sis à la cité Malick Sy de Thiès.
Il a ajouté que cette situation est due au fait que les commerçants qui venaient acheter la production, sont devenus [eux-mêmes] des producteurs, [et] vendent d’abord leur propre production, avant de penser à acheter celle des autres’’.
Selon lui, à cause de cet état de fait, “l’oignon et la pomme de terre n’ont pas été vendus entre janvier, février et mars”. Ce qui a fait subir “une perte énorme” aux producteurs de la zone des Niayes.
”Ceux qui ont vendu, l’ont fait à des prix non-rémunérateurs, quand on analyse le coût de production par rapport au prix de vente sur le marché”, relève-t-il, évoquant une perte d’’’à peu près de 50 francs (CFA) par kilogramme”.
A l’en croire, “la campagne maraîchère ne profitera pas aux producteurs, ni à l’économie sénégalaise, parce que les maraîchers ne pourront pas rembourser l’argent emprunté aux banques et aux mutuelles”.
Les membres du Collectif des producteurs maraîchers se plaignent aussi de la concurrence jugée “déloyale” des agrobusiness. ”Nous ne produisons pas au même coût de production, et par conséquent, lorsque nous arrivons sur le marché au même moment, nous ne pouvons pas vendre, du fait des prix bas qu’ils pratiquent”, ajoute-t-il.
”Nous pensons que l’une des solutions est de travailler sur la commercialisation des produits, la mise en place d’unités de transformation, mais aussi l’exportation des produits”, suggère le responsable.
“Ce que ces responsables ont expliqué est très clair dans leurs têtes, ce qui manque, c’est une volonté politique”, a réagi pour sa part, le député Thierno Alassane Sall.
Il estime que l’État doit soutenir les producteurs de la zone des Niayes, dotée d’un “écosystème rare”, afin de renforcer leur productivité.
Le parlementaire a aussi appelé les autorités à prêter attention aux maraîchers, qui emploient de nombreux jeunes, pour éviter qu’une destruction de ces emplois, ne les poussent vers l’émigration irrégulière, à bord de pirogues de fortune, ou vers “des voies plus dangereuses encore pour la sécurité du pays”.
BT/ADI/SBS/ASB/ASG