Dakar, 1er déc (APS) – Le président du Comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye 44, le professeur Mamadou Diouf, a invité, dimanche, à briser le silence sur cette tuerie et à accorder aux victimes le statut de ‘’morts pour l’Afrique’’.‘’Il est indispensable de briser le silence et d’afficher, fortement, notre regard, nos commentaires et imaginations créatrices sur l’évènement. Thiaroye est pour nous, Sénégalais, l’occasion, aussi dramatique que majestueuse, d’accorder aux victimes du massacre le statut de « morts pour l’Afrique » », a déclaré l’historien.Il s’exprimait ainsi à l’occasion de la cérémonie de commémoration du massacre des tirailleurs sénégalais par l’armée coloniale française, à Thiaroye, le 1er décembre 1944.‘’Le massacre des tirailleurs est une histoire partagée, qui nourrit une pédagogie pour édifier les fondations de l’intégration africaine », a-t-il ajouté.Mamadou Diouf a rappelé que ‘’le 1er décembre 1944, à 5h30 du matin, 1 200 hommes des troupes coloniales françaises et de la gendarmerie, prenant position autour du camp militaire de Thiaroye et soutenus par trois véhicules blindés et deux chars, ont lancé l’assaut dans l’enceinte de la caserne sur 1 200 à 1 800 tirailleurs sénégalais présents et désarmés’’.La revendication des tirailleurs, a-t-il précisé, ‘’portait sur plusieurs questions, dont les plus significatives sont les indemnités, les soldes, les primes de démobilisation et autres allocations, mais aussi les conditions du cantonnement à Thiaroye et de retour aux pays d’origine ».Les autorités françaises ont, dans les jours qui ont suivi le massacre, tout fait pour dissimuler le carnage et la tuerie, a fait savoir le professeur de l’université Columbia de New York, aux Etats-Unis.Selon lui, prendre l’initiative relativement à la production du récit portant sur ce moment de notre histoire, c’est retourner l’évènement à l’Afrique, en effaçant la territorialisation coloniale et en autorisant une mise en scène mémorielle commandée par les Africains, hors des champs d’honneur français. »Le crime des tirailleurs, un crime de désobéissance, dicté par la confusion entretenue par la métropole entre les valeurs qui lui sont exclusivement réservées d’une part, et la gouvernance et l’arrogance impériales, d’autre part’’, constitue une ‘’disjonction qui a eu un coût si terrible que ses répercussions se font encore sentir de nos jours’’, a affirmé Mamadou Diouf.C’est pourquoi, a-t-il souligné, la décision des nouvelles autorités sénégalaises de rétablir la vérité est une vaste entreprise difficile mais combien passionnante dont l’animation nécessitera des opérations permanentes, susceptibles de participer au travail historique et mémoriel pour produire des récits, des leçons civiques, culturelles et artistiques au service des communautés panafricaine.La cérémonie officielle de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais a été présidée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, au camp militaire lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye, en présence de plusieurs chefs d’États africains.MK/SG/ABB
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