SENEGAL-EDUCATION-ANALYSE

Tivaouane, 18 juil (APS) – La volonté affichée par le président Bassirou Diomaye Faye de réformer le baccalauréat sénégalais offre une “opportunité historique”, au-delà de cet examen, de rompre avec un modèle éducatif “dépassé et inadapté” aux enjeux contemporains, a affirmé le spécialiste en sciences de l’éducation, Alioune Badara Mboup.

Réagissant à la déclaration du chef de l’État qui estime que les bacheliers issus des séries littéraires devraient pouvoir accéder aux filières scientifiques et technologiques, M. Mboup a dénoncé un système d’orientation “rigide, cloisonné et obsolète”.

“Le baccalauréat sénégalais repose encore sur une architecture héritée du 20-ème siècle”, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.

Le baccalauréat tel qu’il est organisé au Sénégal, “ignore les mutations profondes du monde du travail, notamment l’essor du numérique, de l’intelligence artificielle et des compétences transversales”, a commenté l’expert.

Il estime toutefois qu’une réforme du bac ne saurait être efficace sans une refondation en profondeur de tout le système éducatif, de l’école élémentaire à l’université.

Il recommande notamment la révision des curricula, la diversification des passerelles entre filières, la formation continue des enseignants, et un “meilleur arrimage (de) la formation (aux) besoins du marché”.

Alioune Badara Mboup appelle également à une approche participative, impliquant enseignants, élèves, parents d’élèves, chercheurs, ainsi que les acteurs économiques et technologiques.

“Il ne s’agit pas seulement de revoir des épreuves, mais de repenser l’école pour mieux révéler les talents et préparer notre jeunesse aux réalités du 21-ème siècle”, a-t-il insisté, en soulignant l’importance de l’équité et de l’exigence académique.

MKB/ADI/ASB/HB/OID