SENEGAL-POLITIQUE-CONCERTATIONS
Dakar, 23 mai (APS) – Environ 500 organisations et personnalités sont attendues à la cérémonie d’ouverture du Dialogue national sur le système politique prévu le 28 mai prochain, a annoncé son facilitateur général, Cheikh Guèye.
“Cela va être difficile d’avoir un chiffre fixe, mais le nombre tourne autour de 500 organisations et personnalités devant participer à la cérémonie d’ouverture”, a-t-il indiqué.
Se disant soucieux du caractère inclusif de ces concertations axées sur le système politique, Cheikh Guèye dit avoir multiplié les rencontres avec les différentes parties prenantes et les visites dans les principaux foyers religieux du pays.
Invité vendredi de la rédaction de l’APS, il a rappelé avoir, par exemple, rencontré le secrétaire général du parti Pastef, au pouvoir, et président du groupe parlementaire de cette formation, Ayib Daffé, pour lui parler du dialogue, de sa méthodologie et des attentes.
“Pourtant, la question de la participation ne se pose pas pour le parti au pouvoir, mais cela ne m’a pas empêché, quand même, d’aller voir son secrétaire général”, a fait remarquer Cheikh Guèye, ajoutant avoir rencontré, dans le même esprit, de nombreux partis politiques et coalitions de l’opposition qui ont, selon lui, manifesté leur intention de prendre part au dialogue.
“Evidemment, il y a quelques exceptions, notamment l’APR”, l’Alliance pour la République, la formation politique de l’ancien Président, Macky Sall, “et là aussi, c’est un droit qui lui est donné de répondre ou non à l’invitation”. Il a cependant tenu à préciser qu’à ce stade, aucune invitation n’a été envoyée.
Aussi l’APR “va être invitée, libre maintenant à elle de venir ou non”.De même, “tous les acteurs politiques qui comptent, tous les anciens présidents d’institution et tous les anciens Premiers ministres vont être invités”, assure M. Guèye.
La société civile, qui constitue à ses yeux une frange très importante de ce dialogue, sera également invitée à ce dialogue dont les commissions vont aller beaucoup plus en profondeur dans leurs travaux après la cérémonie d’ouverture.
“Elle est en ébullition depuis plusieurs semaines pour préparer ses contributions au dialogue, des contributions de qualité. J’ai été un peu partout, dans les grandes organisations de la société civile, dans les pôles comme le COSCE”, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections.
Il a aussi cité “le Sursaut citoyen, la plateforme des acteurs non étatiques qui a d’ailleurs organisé, en appui au facilitateur du dialogue, une consultation dans les quatorze régions du Sénégal pour préparer la contribution des citoyens”.
Selon Cheikh Guèye, le réseau sénégalais des think tank dont il est le secrétaire général “est venu aussi en appui en mobilisant de grands experts en sciences politiques et sciences juridiques en vue de préparer des éléments de solutions quant aux questions qui vont être posées au cours des travaux”.
Il a également rencontré les chefs religieux qui, rappelle-t-il, “occupent une place très importante dans la société sénégalaise”.
“Ils sont des acteurs très importants dans la stabilisation de notre pays, dans la régulation du jeu politique et social. Ils sont surtout nos guides spirituels, moraux et nos derniers recours à chaque fois que nous sommes dans des situations de crise. Donc, je tenais vraiment à les rencontrer pour leur parler du dialogue, leur présenter les termes de référence”, a-t-il indiqué.
Il soutient avoir invité les chefs religieux, lors de ces visites, à “contribuer plus que lors des dialogues précédents, eu égard aux nombreuses expertises gravitant autour d’eux”.
“Souvent, quand on les appelle dans les dialogues nationaux ou dans des concertations, on considère qu’ils sont surtout là pour faire la prière et partir. J’ai voulu cette fois-ci rompre avec cette pratique presque coloniale. Je leur ai demandé d’avoir des représentants pertinents au niveau de chaque commission”, a insisté Cheikh Guèye.
“Nous voulons que les religieux soient parties prenantes dans toutes les réflexions”, a poursuivi le facilitateur du dialogue national, selon qui toutes les catégories socio-professionnelles seront également invitées à ces concertations, dont les jeunes et les acteurs culturels.
HB/BK/HK/ADL