Dakar, 20 avr (APS) – L’écrivaine Ndèye Fatou Kane déclare avoir amorcé une nouvelle vie après la mort de son père et la parution de son sixième ouvrage intitulé ‘’Au nom d’un père, hommage à Mamadou Tidiane Kane (16 février 1945-5 octobre 2021)’’, un livre dont le double objectif lui a permis d’inscrire le nom de son ascendant dans la postérité.‘’C’est un livre à double objectif, d’abord rendre hommage à mon père, ensuite veiller à ce que son nom ne soit plus oublié. Quoi de mieux qu’un livre pour qu’il soit dans la postérité ?’’ a dit l’autrice en parlant de son ouvrage.Le livre sera présenté, samedi 29 avril, au Musée des civilisations noires, à Dakar.Ce livre de 100 pages publié en 2022 par L’Harmattan Sénégal est à la fois un hommage rendu à un père qui a tout donné et a tout appris à sa fille, mais aussi une manière pour cette dernière de faire son deuil après sa disparition, a expliqué Kane dans un entretien avec l’APS.L’autrice décrit en deux parties la vie de son père ‘’aussi aimant que sévère’’. Elle retrace toute la vie professionnelle de ce natif de Thiès (ouest), fruit du métissage d’une mère wolof et d’un père halpulaar, et dépeint un homme aux qualités et aux valeurs exemplaires.Selon Ndèye Fatou Kane, cet ouvrage ‘’thérapeutique’’ aurait pu être intitulé ‘’Etre en mouvement’’, au regard de la trajectoire de son père, un brillant intellectuel qui a notamment travaillé au Port autonome de Dakar, au ministère des Transports et à la société de transport Dakar Dem Dikk. Un ancien vice-président de la Fédération sénégalaise de football et membre du comité directeur de la Confédération africaine de football également.‘’Le fait d’avoir perdu mon père m’a révélée à moi-même parce que je suis allée voir un psychologue, un thérapeute. Et c’est le psy qui m’a demandé ce que je pourrais faire pour sortir de ce trou noir dans lequel j’étais. Je lui ai dit : Ecrire. En le faisant, je pouvais sortir de cette douleur qui était en moi et qui est toujours en moi’’, explique la chercheuse et écrivaine.Elle confie que la lecture et l’écriture ont occupé une grande place dans la vie de son père et dans la sienne, ce qui justifie l’option qu’elle a faite d’écrire son dernier livre.‘’Ecrire m’a permis de passer à une autre étape, ce que je trouve bien après la parution du livre. Les témoignages, les retours de lecture, les personnes ayant perdu des membres de leur famille m’ont dit qu’elles n’avaient pas l’occasion d’écrire mais j’ai écrit pour eux’’, dit Kane.L’autrice du roman ‘’Le Malheur de vivre’’ (2014) révèle qu’‘’Au nom d’un père…’’ a été ‘’l’un des livres les plus difficiles, mais le plus rapide à écrire’’ pour elle. ‘’On dirait que ce texte attendait juste son heure, il s’est imposé à moi’’, explique-t-elle.Ndèye Fatou Kane souligne que l’amorce a eu lieu au quarantième jour après le décès de son père, durant lequel elle a publié un article en guise d’hommage à son père, dans le quotidien Le Soleil, en novembre 2021.La doctorante en sociologie du genre amorce ainsi une nouvelle vie sans son père et son frère, tous décédés, aujourd’hui.Ndèye Fatou Kane a publié son premier roman en 2014, ‘’Le Malheur de vivre’’, ensuite ‘’Vous avez dit féministe ?’’ (2018). Elle a participé aussi à la rédaction d’ouvrages collectifs tels que ‘’Franklin l’insoumis’’ (2016) et ‘’Féminisme dans le monde’’ (2020).FKS/ASG/ESF
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