De l’envoyé spécial de l’APS, Ibrahima DioufKhombole, 21 nov. (APS) – Le district sanitaire de Khombole a enregistré depuis août 2023 quatre-vingt-et-un cas de maladies tropicales négligées (MTN), a révélé son médecin-chef, Dr Safiatou Aïdara, affirmant que ces maladies continuent de faire des ravages dans les zones défavorisées.Confronté à un manque de moyens et à la réticence des patients à se faire consulter, ce district sanitaire fait face à d’’’énormes défis’’ pour repousser ces maladies qui touchent principalement les populations démunies, a dit le Dr Aïdara.Elle s’adressait à des journalistes membres de la section sénégalaise du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen), qui effectuaient mercredi une visite de terrain à Khombole.Elle a fait état de 43 cas de lymphœdème des membres inferieure, 3 des membres supérieurs et 35 cas d’hydrocèle, découverts lors de stratégies de dépistage avancées organisées en août 2023 avec les acteurs communautaires à la base.‘’C’est grâce à ces activités, que nous avons pu découvrir qu’il y a un taux élevé [de MTN] dans notre zone’’, a-t-elle souligné.Elle a indiqué que ”le problème majeur reste la réticence de certains patients à se faire examiner, puisque la plupart d’entre eux considère que les MTN sont tabous’’.Malgré l’appui du ministère de la Santé et de l’Action sociale et de certaines ONG, dit-elle, le district sanitaire de Khombole fait face à d’énormes problèmes de sensibilisation sur ces maladies.‘’Nous faisons face à des contraintes majeures malgré l’appui des autorités, avec notamment l’insuffisance d’acteurs communautaires qui devraient nous faciliter le recensement des cas”, a déploré le médecin-chef de district.Elle estime qu’il est ‘’difficile’’, avec ”un budget limité’’, d’’’assurer la formation et la sensibilisation des acteurs communautaires’’.Elle a aussi fait état d’”un déficit de médicaments pour les patients, afin d’assurer le suivi et le traitement”.Rencontré au district sanitaire de Khombole, le vieux Mamadou Thiaw, qui souffre de lymphœdème, a témoigné devant les journalistes de ses difficultés à cultiver son champ et à obtenir de bonnes récoltes depuis cinq ans à cause de la maladie.‘’J’ai commencé à ressentir les premiers symptômes en 2019 en cultivant mon champ”, a-t -il confié. Il déclare qu’il s’était alors rendu chez un tradipraticien avant d’aller voir un médecin qui lui avait diagnostiqué des vers intestinaux.Depuis, il dit ne pas accéder à ”des soins de qualité pour se débarrasser de son mal faute moyens financiers’’.‘’En ce qui ce qui concerne la prise en charge des cas, nous collectons les informations auprès des acteurs communautaires. Lorsqu’ils nous signalent un cas, nous les prestataires, nous nous déplaçons chez le patient pour le renseigner, le sensibiliser à notre tour pour qu’il puisse venir suivre ses soins à l’hôpital’’, explique Khady Ndiaye, assistante sociale au district sanitaire de Khombole.Afin de faciliter leur mission de service public, le personnel du district sanitaire appelle le ministère de tutelle pour un appui plus conséquent, surtout dans la supervision, la formation des acteurs communautaires dans le but de faciliter la collecte des cas de maladies tropicales négligées.Début janvier 2025, le ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers le Programme national de lutte contre les MTN et en partenariat avec des organisations non gouvernementales, mènera une campagne de sensibilisation et de dépistage au niveau du district sanitaire de Kombole.L’annonce a été faite par Khady Ndiaye, point focal de la lutte contre les maladies tropicales négligées dans la zone de Khombole, qui couvre plus de 20 postes de santé. ID/SKS/ADL/ASG
SENEGAL-ENVIRONNEMENT-COMMEMORATION-REPORTAGE / Bamboung, une idée des trésors du delta du Saloum – Par Mohamed Tidiane Ndiaye (APS)
SENEGAL-AFRIQUE-SPORTS / La cinquième édition de la Basketball Africa League va démarrer le 5 avril prochain par le Maroc
SENEGAL-ETATSUNIS-INFRASTRUCTURES / Des échanges entre Abdourahmane Sarr et l’Américaine Kyeh Kim, à Dakar, sur les futures infrastructures de l’économie bleue