SENEGAL-INSTITUTIONS-REFORME
Dakar, 27 juin (APS) – Les réformées apportées au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale constituent une avancée démocratique majeure, a déclaré, vendredi, la députée non-inscrite, Anta Babacar Ngom, soulignant la nécessité de faire quelques réajustements.
“Je pense que c’est une avancée démocratique majeure parce que [ce texte] respecte le pluralisme et la voix de tous les électeurs, même ceux qui ne se reconnaissent pas dans les grands blocs partisans”, a-t-elle déclaré lors de la plénière.
Pour Mme Ngom, cette loi organique de l’institution parlementaire “n’est pas seulement un texte technique”.
“C’est notre règle du jeu ici, à l’Assemblée nationale. C’est le document sur lequel nous devons, nous allons nous appuyer pour travailler, pour encadrer notre manière de débattre, de voter, de contrôler et de faire vivre la démocratie”, a indiqué la présidente du mouvement politique Alternative pour la relève citoyenne (ARC).
Elle a tenu à saluer le travail accompli et l’effort collectif du comité ad hoc, des présidents des groupes parlementaires, de la commission des lois pour aller vers une réforme utile, une réforme partagée et respectueuse des équilibres politiques.
La députée non-inscrite dit soutenir pleinement les avancées réelles apportées par le texte, notant que la création d’un comité permanent d’évaluation des politiques publiques par exemple est un pas décisif.
“On donne enfin un cadre clair à une commission constitutionnelle que nous n’avions jamais réellement eu auparavant”, a-t-elle magnifié.
Anta Babacar Ngom a mis le curseur sur la réforme des commissions d’enquête avec des pouvoirs élargies et mieux encadrées.
De même que le renforcement de la procédure sur l’immunité parlementaire, la création de la chaîne parlementaire et le rôle renforcé de la conférence des présidents.
Anta Babacar Ngom a souligné la reconnaissance du rôle des députés non inscrits.
“Ce texte consacre enfin leur place dans les instances de décision, notamment à la Conférence des présidents, et leur donne des moyens concrets de participer pleinement à la vie parlementaire”, a-t-elle avancé.
Malgré les efforts salutaires, la députée non inscrite estime qu’il faut rester quand même “vigilant” parce que ce texte comporte “quelques zones d’ombre”.
A ce propos, elle a évoqué la question des démissions des députés.
“Le fait de permettre au bureau de constater hors session la décision d’un député qui quitte son parti soulève une vraie difficulté, le député est élu par le peuple, et ce lien ne peut-être rompu sur décision administrative ou partisane”, a-t-elle alerté.
Mme Ngom invite ses collègues à ne pas glisser vers un mandat impératif, ce que la constitution sénégalaise “rejette formellement”.
D’autres sujets tels que la parité, la durée des mandats au sein du bureau, le statut des assistants parlementaires doivent être affinés avec le temps.
Elle est d’avis que “ce texte n’est pas figé et ne devrait jamais l’être”.
Anta Babacar Ngom a précisé qu’elle va voter le nouveau Règlement intérieur de l’Assemblée nationale “par cohérence, par engagement et par responsabilité”.
Anta Babacar Ngom assure qu’elle va continuer “à défendre les ajustements nécessaires. Un bon règlement intérieur, ce n’est pas seulement un texte bien écrit. C’est un texte qui évolue, qui s’adapte et qui protège l’institution en respectant ceux qui la composent”.
FD/HK
