L’éloignement et la langue parmi les facteurs bloquants pour le développement du théâtre à Matam (artistes)
L’éloignement et la langue parmi les facteurs bloquants pour le développement du théâtre à Matam (artistes)

SENEGAL-CULTURE

Matam 28 mars (APS) – Des artistes comédiens de la région de Matam ont cité le manque de formation et d’accompagnement, l’absence de producteurs et la barrière linguistique comme les principaux obstacles au développement du théâtre dans cette partie nord du pays.

“D’abord l’éloignement constitue un énorme frein pour nous. Cela fait que les producteurs ou les sponsors ne nous connaissent pas. Déjà, pour cette journée mondiale du théâtre, nous avions voulu organiser quelque chose, mais faute de moyens, la rencontre ne s’est pas tenue”, a dit Hamidou Bâ, un des artistes, au correspondant de l’APS.

Cet artiste comédien basé à Ourossogui n’a pas manqué de plaider pour que des subventions soient accordées aux artistes lors d’événements pareils pour les accompagner dans l’organisation de grands spectacles.

Abou Gaye de la chaîne YouTube Kawral TV, qui diffuse des pièces de théâtre en pulaar, langue majoritaire dans la zone, a aussi évoqué le manque de producteurs et d’accompagnement pour les artistes de cette partie nord du pays.

“En général, ici ce sont les cameramen et les artistes qui se cotisent pour se produire et mettre en ligne les films. La langue pulaar aussi constitue un frein pour les producteurs, sans oublier les sponsors que nous avons du mal à attirer”, a ajouté M. Gaye. Il déplore également le fait que certains parmi ceux qui suivent leurs films sur les différentes plateformes numériques ne s’abonnent pas sur les chaînes en ligne afin de valoriser le travail des artistes.

Abou Gaye a aussi appelé les autorités locales à davantage accompagner les artistes de la région, non sans fustiger l’attitude, dit-il, de “certains câblodistributeurs qui téléchargent leurs films de manière illégale”.

Pour le président de l’antenne locale de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS) à Kanel, Guélaye Ball, beaucoup d’artistes quittent la région pour aller s’installer dans les grandes villes comme Dakar, la capitale, dans le but de “côtoyer des artistes reconnus”. “Ce qui fait que des réalisateurs ont par moments du mal à trouver des acteurs lors des tournages” sur place, renseigne-t-il.

“Je peux dire que ce déplacement massif des acteurs est causé par le manque de matériels et de moyens financiers. Nous filmons avec des téléphones et manquons souvent de lumière. Le son aussi est parfois de mauvaise qualité. Il nous faut des labels basés ici si nous voulons vraiment développer le théâtre’’, a conclu M. Ball.

AT/SMD/HK/ADC/ASB

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