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Dakar, 4 déc (APS) – Le système de suivi-évaluation et apprentissage (SSEA) est un outil qui change la manière de gouverner l’adaptation climatique, à travers un ajustement des politiques en temps réel, a déclaré, jeudi, Ababacar Dieng, conseiller technique du ministre de l’Environnement et du Développement durable.
“Le SSEA n’est donc pas un simple outil statistique, c’est un système qui change la manière de gouverner l’adaptation. Il permettra d’ajuster nos politiques en temps réel, d’améliorer la coordination intersectorielle”, a-t-il dit.
Il présidait l’ouverture officielle d’un atelier de consultation consacré à la co-construction pour l’opérationnalisation du système de suivi-évaluation et apprentissage (SSEA) de la composante adaptation de la Contribution déterminée nationale (CDN).
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du programme Adapt’Action financé par l’Agence française de développement (AFD) depuis 2019, pour bâtir un système de transparence solide, dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.
Selon Ababacar Dieng, ce système permet également de “renforcer la redevabilité envers les citoyens et les partenaires, et de soutenir le plaidoyer du Sénégal pour accéder aux financements climat”.
M. Dieng a rappelé que le Sénégal a choisi d’être un pays qui rend compte de l’impact réel de ses politiques climatiques à travers des chiffres et des résultats.
Il considère que “le SSEA est capable de mesurer la mise en œuvre du volet adaptation de la CDN à travers des indicateurs sectoriels et intersectoriels”, mais aussi “de fournir une information fiable et régulière à destination du gouvernement […] afin d’améliorer continuellement nos stratégies et interventions”.
A ses yeux, le SSEA constitue également “une étape clé” dans la préparation du Sénégal à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.
“En mettant en place ce système, nous ne parlons plus seulement en termes d’intentions, mais désormais en termes d’indicateurs, de progrès vérifiés et d’impacts mesurés. C’est cela la gouvernance moderne”, a-t-il avancé.
Le président du Comité national sur les changements climatiques, Libasse Ba, estime que le Sénégal a déjà montré à plusieurs reprises qu’il occupe une place pionnière sur les enjeux liés au climat.

”L’opérationnalisation de ce SSEA peut et doit devenir un nouvel exemple de ce leadership”, a-t-il fait valoir, avant d’inviter l’ensemble des acteurs à poser les bases d’un dispositif qui pourra servir de référence, non seulement au Sénégal, mais aussi au-delà de nos frontières.
“Le SSEA que nous voulons co-construire est bien plus qu’un outil de rapportage à destination de la communauté internationale. Il doit d’abord et avant tout être un instrument au service du pilotage national de l’adaptation”, a-t-il indiqué.
Madeleine Diouf Sarr, directrice du changement climatique au ministère de l’Environnement et de la Transition économique, a souligné que ”la question de l’objectif mondial de l’adaptation est également lié à ce système de suivi […]”.
A l’en croire, il n’est pas possible d’avoir un objectif à construire au niveau mondial sans des systèmes de suivi-évaluation de l’adaptation. “Il faut passer de l’intention aux données mesurables”, a-t-elle plaidé.

FD/BK

