Le 8 mai 1945, des soldats français répriment dans le sang des manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes en Algérie
Le 8 mai 1945, des soldats français répriment dans le sang des manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes en Algérie

MONDE-HISTOIRE

Dakar, 8 mai (APS) – Il y a 80 ans, le 8 mai 1945, pendant que se fêtait la victoire sur les Nazis, des soldats français massacraient des dizaines de milliers d’indigènes musulmans dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata, en Algérie, actant ce que de nombreux historiens ont classé parmi les crimes coloniaux de l’Etat français.

Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata sont des répressions sanglantes qui ont suivi des manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes survenues le 8 mai 1945 dans le département de Constantine pendant la colonisation française de l’Algérie.

Les évènements qui durent sept semaines et prennent fin le 26 juin 1945, ont lieu pendant le mandat du président du gouvernement provisoire de la République française, Charles de Gaulle.

Pour les partis nationalistes algériens, la fête prévue pour fêter la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés sur les forces de l’Axe en Europe, devait donner lieu à un défilé qui permettrait de profiter de l’audience de cette journée du 8 mai 1945 pour rappeler leurs revendications.

La manifestation de Sétif est conduite par les nationalistes du Parti du peuple algérien (PPA). Ils demandent l’autonomie depuis 1943, et exigent la libération de leur leader, Messali Hadj. Elles sont autorisées par les autorités à la condition que seuls des drapeaux français soient agités. L’armée intervient après qu’un policier eut tiré sur un scout musulman de 26 ans, Bouzid Saâl, qui tenait un drapeau de l’Algérie, et le tue. Des émeutes s’en suivent.

Le bilan du nombre de morts divise encore autorités françaises – qui fixent le nombre de tués à 1 165 (rapport du général Duval) – et le gouvernement algérien reprenant le nombre de 45.000 morts donné par le Parti du peuple algérien (PPA).

Cette “tentative insurrectionnelle avortée de 1945 a servi de référence et de répétition générale à la Toussaint rouge de 1954”, commémorée chaque année en Algérie où elle est considérée comme le “premier acte de la guerre d’Algérie” (1954-1962).

En février 2005, l’ambassadeur de France en Algérie, dans un discours officiel à l’université de Sétif, avait décrit cet événement comme une “tragédie inexcusable”.

ADC/HK/BK

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