L’accident vasculaire cérébral, une maladie handicapante dans 30% des cas, selon un spécialiste
L’accident vasculaire cérébral, une maladie handicapante dans 30% des cas, selon un spécialiste

SENEGAL-SANTE

Dakar, 18 avr (APS) – Le neurologue et professeur d’épidémiologie, Kamadore Touré, a révélé, vendredi, que l’accident vasculaire cérébral (AVC) est une maladie handicapante dans 30% des cas.

‘’L’AVC est une urgence de santé publique, car étant une maladie handicapante à 25 voire 30% des cas. Trente-trois pour cent des malades d’AVC vivent dans la dépression pouvant pousser le malade au suicide. Dix pour cent des cas feront une épilepsie et trente-trois vont sombrer dans la démence’’, a déclaré le médecin.

Il délivrait une communication portant sur le thème : ‘’La prise en charge des AVC : défis et perspectives’’, dans le cadre du 10éme Salon international de la santé et du matériel médical couplé au 5ème Salon de la santé des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui se tient du 15 au 19 A avril 2025 au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES).

Rappelant que l’AVC est une maladie évitable, le professeur Touré a néanmoins souligné que ‘’80% des malades partagent six facteurs à risque, à savoir la dyslipidémie, le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité, l’alcool et la drogue dure’’.

Sous ce rapport, le spécialiste en santé publique recommande de faire du sport, d’éviter les substances addictives et de se rendre à l’hôpital dès l’apparition des signes de l’AVC.

Le neurologue a ainsi listé les signes de cette maladie, qui ont trait à ‘’un visage paralysé, un trouble de la parole et une impossibilité de bouger un membre’’.

Dès l’apparition d’un de ces signes, a-t-il conseillé, il faut se rendre à l’hôpital, relevant que ‘’la prise en charge de l’AVC est confrontée au défi lié au recours tardif aux soins’’.

L’AVC, une maladie coûteuse qui touche de plus en plus de jeunes

‘’L’AVC est caractérisé par sa brutalité qui dure entre une et 24 heures. Lorsqu’il survient en moins d’une heure, les spécialistes le désignent sous le nom d’AVC ischémique transitoire’’, a précisé Kamadore Touré, ajoutant que ‘’la prise en charge est onéreuse’’.

‘’Un malade qui fait un AVC peut dépenser en moyenne 450 000 francs CFA pour une prise en charge. Pour des examens poussés comme la thrombolytique, il peut dépenser jusqu’à 800 000 francs CFA’’, a affirmé le neurologue.

Il a par ailleurs alerté sur la survenue précoce de l’affection au niveau de la population jeune, l’invitant à éviter la restauration rapide ou ‘’fast-food’’.

‘’L’AVC touche 25% de la population active. À la clinique neuroscience de l’hôpital de Fann, la tranche d’âge des patients est comprise entre 18 et 50 ans’’, a-t-il fait remarquer.

‘’La prise en charge de l’AVC fait également face au défi du déficit de ressources humaines. À cela s’ajoute l’iniquité dans la répartition des spécialistes. Les meilleurs neurologues sont à Dakar’’, a souligné le praticien, relevant en plus, un manque de matériels.

‘’50 neurologues pour 108 millions de Sénégalais’’

‘’Nous sommes environ 40-50 neurologues pour 18 millions de sénégalais’’, a signalé l’épidémiologiste, plaidant pour un renforcement en thérapeutes, kinésithérapeutes et une bonne gouvernance des ressources humaines.

Face à cette situation, il recommande, entres autres, une collaboration intersectorielle, une surveillance épidémiologique avec des registres sanitaires à jour.

Kamadore Touré s’est, par ailleurs, félicité de l’engagement des professionnels de la santé, des universités, des associations de malades et du ministère de la santé dans la lutte contre l’AVC.

NSS/ABB/AB

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