SENEGAL-BURKINAFASO-CINEMA
Ouagadougou, 25 fév (APS) – Le film ”Debbo” (femme en peulh) du réalisateur sénégalais Abdoulahad Wone, projeté, lundi, dénonce les violences de toutes sortes faites aux femmes, des héroïques du quotidien, montrées à l’écran, a constaté l’APS.
‘’+Debbo+ est une série qui raconte l’histoire de femmes fortes, et celles dans la banlieue dakaroise confrontées à des difficultés, les violences faites aux femmes avec les femmes battues, de la dépigmentation, de l’infanticide, des maux que subissent les femmes dans la société’’, a expliqué le réalisateur accompagné de l’actrice principale à la fin de la projection au Conseil burkinabé des chargeurs.
En compétition officielle dans la catégorie série de la 29ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), le film raconte l’histoire du docteur Zia Baldé interprété par l’activiste Gabrielle Kane profondément marquée par la mort de sa sœur victime de violences conjugales.
Elle revient au Sénégal après des années d’absence et ouvre un centre de soutient pour les femmes battues pour redonner sens à sa vie. Le retour de la psychiatre Zia va bouleverser l’équilibre familial et faire resurgir les questions troublantes sur les circonstances de la mort de sa soeur.
La série de 13 épisodes de 52 minutes chacune a été tournée à 80 % à Thiaroye Azur dans la banlieue dakaroise pour sortir des villas luxurieuses et montrer la ”vraie vie” des Sénégalais, a fait savoir son réalisateur précisant que l’idée originale est de Gabrielle Kane.
‘’Gabrielle Kane porte le projet, c’est elle qui a eu l’idée originale des histoires racontées dans la série, elle est venue vers moi et a voulu produire cette série’’, dit le réalisateur qui souligne que le casting a été ciblé en tenant compte du jeu d’acteur des comédiens.
On retrouve dans ”Debbo” Asmao Baldé et Ndiaye Ciré Ba connues du petit écran. ‘’J’ai voulu faire une série assez limpide et facile à regarder”, insiste Abdoulahad Wone.
Pour Gabrielle Kane, l’objectif de cette série est ”de renforcer” le combat contre les violences faites aux femmes avec l’image et le son qui sont ”des armes puissantes” à utiliser pour des causes des femmes dans le monde et en Afrique en particulier afin de combattre les stéréotypes et les violences faites aux femmes.
”C’est une série qui dénonce et sensibilise, car l’une ne peut pas aller sans l’autre. On a fait le choix de cibler des thématiques réelles avec des histoires qui sont tout autant et l’idée était de mettre en lumière cela pour pouvoir projeter un peu plus de recul et de réflexion au niveau de la société”, indique Mme Kane qui s’est inspirée de son histoire et de beaucoup d’autres de ses proches.
Sa participation en tant qu’actrice du film a été faite après des difficultés pour trouver une actrice principale pour porter les histoires. ‘’Un beau matin, il m’a dit ce sont des histoires que tu racontes très facilement et que tu maitrise, il faut que tu les portes. Il me l’a fait porter et j’ai eu du plaisir à le faire’’, lance-t-elle.
FKS/ADC
