SENEGAL-CULTURE-EDITION
Dakar, 15 (APS) – Le travail de réflexion engagé depuis 2023 pour l’élaboration d’un projet de loi sur le livre “est quasiment terminé”, a révélé à l’APS le directeur du Livre et de la Lecture, Ibrahima Lô, soulignant que ce texte vise à réglementer le secteur et à améliorer sa visibilité.
“La réflexion autour de la loi sur le livre est en cours. Je dois pouvoir vous dire que le travail est quasiment terminé. Nous avons démarré ce travail, si je n’abuse, depuis 2003”, a-t-il déclaré.
Il résulte de la réflexion engagée “un corpus relativement complet”, qui va être versé parmi les sujets devant être examinés lors du Forum national du livre et de la lecture, prévu les jeudi et vendredi au Grand Théâtre et au Musée des civilisations noires, à Dakar.
La direction du Livre et de la Lecture a recouru aux services d’une spécialiste de la propriété intellectuelle et d’une enseignante à la Faculté des Sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, pour l’accompagner dans l’élaboration de ce texte juridique, selon Ibrahima Lô.
Il restait une dernière étape, devant consister à restituer aux acteurs et aux organisations faîtières le produit de cette réflexion, “pour leur permettre de s’en approprier et de donner leur sentiment sur un certain nombre de choses”.
“Il y a des questions qui vont forcément les intéresser”, en comptant sur leur feed-back pour “mieux réorganiser ce secteur” et “le rendre beaucoup plus efficace et plus performant”, a ajouté Ibrahima Lô.
Il assure que ce projet de loi a fait l’objet d’une “attention assez particulière”, aussi a-t-il émis le vœu que “s’il doit entrer dans le circuit [administratif de validation], c’est pour en ressortir le plus rapidement et permettre à l’Etat d’avoir une meilleure lisibilité et un contrôle du secteur”.
“Il ne faut pas l’occulter, c’est important que la souveraineté de l’Etat s’exerce et continue de s’exercer sur ce secteur”, a fait valoir le directeur du Livre et de la Lecture.

Il estime que le secteur du livre et de la lecture, malgré l’absence d’un texte spécifiquement dédié à sa réglementation, est “relativement bien tenu”, reconnaissant toutefois que “de gros efforts” sont à faire pour mieux l’organiser le secteur ainsi que le marché qui lui est dédié.
Le président Léopold Senghor, à la tête du Sénégal de 1960 à 1980, avait en son temps manifesté “une grande préoccupation pour normer tout le secteur et l’organiser naturellement en prenant le modèle français”, a-t-il rappelé.
Aussi il dit avoir été étonné d’entendre un interlocuteur lui dire que le Sénégal ne dispose de de loi sur le livre. Il estime que malgré tout, “ce n’est pas le chaos dans le secteur”.
Selon Ibrahima Lô, le secteur du livre est régi par des textes, dont la loi de 2002 portant création de la Bibliothèque nationale, qui n’est pas assorti de décret d’application.
De même, différents autres textes législatifs prennent en compte le secteur du livre, a -t-il signalé, citant le texte relatif à la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), voté 2008, mais également celui qui régissait l’ancien Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA).
“Un ensemble de corpus” existe donc, sur lequel s’appuie les autorités pour essayer de “mettre un certain nombre d’ordre dans ce secteur”, et il en résulte que malgré l’absence d’une loi sur le livre, le secteur ne s’est pas retrouvé “dans tous les sens”.
FKS/BK/AKS
