La campagne de cueillette et de commercialisation du “madd” lancée à Ziguinchor
La campagne de cueillette et de commercialisation du “madd” lancée à Ziguinchor

SENEGAL-ECONOMIE

Ziguinchor, 12 juin (APS) – Des acteurs regroupés autour de l’Association pour la protection et la promotion de l’indication géographique “madd” de Casamance (Appigmac), ont lancé jeudi, à Ziguinchor (sud), la campagne de cueillette et de commercialisation de ce fruit sauvage dont le nom scientifique est saba senegalensis, a constaté l’APS.

Le lancement de cette campagne a eu lieu lors d’une réunion à laquelle ont participé des responsables du Projet d’appui à la mise en place et au développement de l’indication géographique protégée “madd” de Casamance (IGP).

Des cueilleurs de “madd” des régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, des commerçants, des femmes transformatrices et le directeur régional du commerce, Dame Bèye, ont pris part à cette réunion.

“Le but de cette journée est de préparer la campagne de cueillette, de collecte, de conditionnement, de transformation et de commercialisation de l’IGP +madd de Casamance+”, a expliqué la présidente de l’Appigmac, Maïmouna Sambou Diédhiou.

Il s’agit, selon elle, “de l’animation d’une journée d’échanges, de négociations et de planification sur les volumes, les prix, les contrats entre opérateurs ainsi que les actions de promotion à mener pour la campagne à venir”.

“Le +madd+ représente une valeur en Afrique et dans le monde”, a dit Mme Diédhiou, invitant l’État à davantage accompagner les femmes transformatrices pour booster sa production.

Pape Taïrou Kanouté , le directeur exécutif de l’ONG ETDS précise que “cette journée de lancement de la campagne 2025 de l’indication géographique +madd Casamance+ a pour objectif d’accompagner les acteurs à pouvoir démarrer la saison du +madd+”.

“Cette réunion a regroupé cueilleurs de +madd+ et transformatrices pour échanger, faire le bilan de la campagne 2024 et préparer la saison 2025”, a-t-il ajouté.

Il indique que la cueillette du ”madd” rencontre aujourd’hui des défis environnementaux, liés surtout aux feux de brousse et aux mauvaises pratiques qui aujourd’hui menacent la durabilité de la ressource.

“Nous voulons donc organiser la cueillette, préserver la forêt, organiser le groupage et accompagner les femmes à avoir plus de capacités de transformation, à savoir des unités de stockage”, a dit M. Kanouté.

Il a également indiqué que son projet a décidé cette année d’appuyer la distribution du produit, pour qu’il puisse accéder à des marchés beaucoup plus rémunérateurs.

Selon lui, en Casamance, “le +madd+ fait cinq cents millions de chiffres d’affaires par année”.

“Et, ça ce n’est que 30% du potentiel, car c’est 2 000 tonnes qui sont collectées. Et ces 2000 tonnes ne sont que des produits circulants. Donc, les 70% ne sont pas aujourd’hui valorisés”, a déploré Taïrou Kanouté.

En juin 2024, le ”madd de Casamance” a été enregistré comme la première indication géographique protégée (IGP) du Sénégal à l’OAPI, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle.

Cet exploit est le fruit d’une initiative portée par les femmes transformatrices des trois régions de la Casamance naturelle (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou), encadrées par l’ONG ETDS et appuyées par des partenaires techniques et financiers, comme l’OMPI, la FAO, le CIRAD, l’AFD et l’ASPIT.

L’IGP ”madd de Casamance”, portée par l’Appigmac, réunit à ce jour 76 GIE de transformation et 22 groupes de cueilleurs, soit un total de 4 499 membres composés à majorité de femmes (86.6%).

 MNF/ASB/ASG

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