Kolda : à la rencontre d’un émigré reconverti en agriculteur

SENEGAL-AGRICULTURE-PROFIL

Kolda, 11 mars (APS) – Après 15 années passées en Espagne, Yaya Baldé fait un retour réussi dans son village à travers l’exploitation d’activités agricoles, un travail inspiré de ses longues années en Espagne où il a été à la recherche d’un ”eldorado” à l’image du rêve de milliers de jeunes Koldois.

”J’avais quitté mon village pour aller en Espagne, où j’ai vécu 15 ans en travaillant la terre, et après avoir appris de nouvelles techniques agricoles, j’exploite aujourd’hui 10 hectares avec des cultures diversifiées, du piment, de l’oignon, de l’aubergine, du gombo, du concombre, du blé en expérimentation”, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

S’exprimant en marge de la visite du vaste chantier agricole, il a précisé qu’il emploie 14 permanents et 31 personnes dont des femmes qui assurent la production et les récoltes.

Pour accéder au domaine agricole de Yaya Baldé, l’un des premiers obstacles reste l’enclavement de la zone à laquelle. On y accède par une piste chaotique parsemée de trous, qui donnent l’image d’une carrière abandonnée. Il en est de même de l’accès à l’eau dans la zone pour faciliter le système d’irrigation.

”(…) pour arriver ici, il faut un véritable parcours du combattant. La route est très mauvaise avec des trous partout, surtout pendant l’hivernage. Venir ici relève d’un calvaire total”, déplore Baldé. Il sollicite le grattage de cet axe pour ”faciliter l’évacuation de la production vers les autres localités”.

”Nous avons aussi un problème d’eau, poursuit-il. On fonctionne avec trois mini forages qui ne satisfont pas totalement les besoins en eau. C’est pourquoi, nous voulons avoir un système de goutte à goutte pour le développement des activités maraîchères.”

Avec ce retour, l’ancien émigré développe avec fierté et satisfaction son projet agricole, rendant ”grâce à Dieu”, depuis qu’il est rentré après 15 années passées en Espagne.

Aujourd’hui, ”nous récoltons deux tonnes d’aubergine, près d’une tonne de piment, environ 17 tonnes de concombre et nous avons d’autres produits maraîchers”, énumère l’exploitant, relevant que ces chiffres concernent la récolte de la première année.

Il souligne que ”tout le travail se fait avec une équipe de jeunes et de femmes”, pour augmenter la capacité de production et créer des emplois.

”Nous avons seulement besoin d’un appui des autorités. Je crois fermement qu’avec l’agriculture, nous pouvons trouver des emplois et assurer notre autosuffisance alimentaire”, a-t-il plaidé.

Originaire du village de Divawane, dans la commune de Fafacourou (département de Médina Yéro Foulah), l’ancien émigré exporte avec fierté une technique apprise de son expérience en Espagne.

”Pour arriver à exploiter les 10 hectares, il nous faut des moyens avec des machines agricoles, un accès à l’eau et avoir également une chambre froide pour garder nos productions. Sans chambre, il y a des risques de pertes ”, dit-il.

Yaya Baldé compte donner un exemple de retour réussi aux centaines de jeunes qui vivent dans des conditions de précarité à l’étranger et également encourager les candidats à l’aventure à rester et travailler la terre.

MG/ADC/ASB

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