SENEGAL-ECONOMIE
Kaolack, 13 juin (APS) – Le gouverneur de Kaolack (centre), Mouhamadou Moctar Watt, a entamé, vendredi, une tournée économique, par une visite à l’usine des ‘’Salins du Sine-Saloum’’, pour mettre en exergue la contribution de la filière sel dans l’économie régionale, a constaté l’APS.
Cette tournée économique est une occasion pour l’autorité administrative de visiter certaines unités industrielles établies de la région de Kaolack, notamment dans le domaine de la production du sel, une ‘’filière porteuse’’, à côté de l’arachide.
Le sens qu’il faut donner à cette initiative, a expliqué le chef de l’exécutif régional, c’est de montrer que l’autorité administrative n’est pas seulement dans la coordination des affaires administratives. Elle est également chargée de l’animation de sa circonscription, a-t-il rappelé.
‘’Récemment, nous avons un nouveau référentiel de transformation de l’économie à travers l’Agenda 2050 qui, entre autres axes, met surtout l’accent sur la transformation structurelle de notre économie. C’est dans ce sens-là que nous avons initié cette tournée économique pour montrer que les territoires également ont leurs contributions à faire dans le cadre du développement économique de notre pays’’, a indiqué M. Watt.
Le gouverneur a visité tout le processus de production de sel, notamment les stations de portage, les champs de production et l’usine d’ensachage, avec comme guide le directeur général de l’usine des ‘’Salins du Sine-Saloum’’, Alain Bossuyt.
Il était accompagné de quelques chefs de services déconcentrés de l’Etat, parmi lesquels la cheffe du bureau de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) de la zone centre, constituée des régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick.
‘’Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec les responsables de cette structure et ce fut, pour nous, l’occasion de passer en revue quelques contraintes qui se posent véritablement au développement de cette filière’’, a-t-il souligné, ajoutant que le sel n’est pas seulement une contrainte au niveau de la région.
‘’Très souvent, le sel est évoqué sous l’angle de la contrainte : la salinisation des sols, la présence d’un biseau salé au niveau des nappes souterraines. Il faut faire ressortir le sel comme étant une opportunité économique, parce que, un peu partout au niveau de la région de Kaolack, il y a des exploitants qui, de manière traditionnelle, exploitent du sel et l’installation, de plus en plus, de salins’’, a-t-il indiqué dans un entretien avec l’APS.
Un biseau salé est une interface en forme de coin entre une nappe d’eau douce et une nappe d’eau salée, généralement marine, dans un aquifère côtier. L’eau salée plus dense s’insère sous l’eau douce, créant cette interface en biseau.
L’autorité administrative a évoqué, entre autres contraintes liées à la production du sel, la disponibilité et l’accès au foncier.
‘’La question foncière soulève beaucoup de passion dans notre pays. Mais, il faudra que l’on comprenne que si on veut attirer l’investissement privé, il faut trouver une solution qui prenne en compte les intérêts aussi bien des communautés locales que ceux de l’investisseur privé’’, a-t-il fait valoir.
Mouhamadou Moctar Watt a également souligné les coûts de transport du sel, estimant que l’idéal, aujourd’hui, serait que l’on puisse draguer le fleuve Saloum pour que les bateaux puissent remonter jusqu’à hauteur de Diorane, le site qui abrite les ‘’Salins du Sine-Saloum.
‘’Malheureusement, tel n’est pas le cas et c’est pourquoi les bateaux qui peuvent arriver dans cette usine sont de faibles capacités. Ce qui peut jouer sur l’économie d’échelle au niveau du fret maritime’’, a expliqué M. Watt.
Il espère qu’avec les responsables du Port autonome de Dakar (PAD) et de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM), la meilleure formule, qui puisse satisfaire ‘’tout le monde’’, sera trouvée afin de pouvoir surmonter la contrainte que constitue l’absence de dragage du fleuve Saloum.
ADE/ASB/ASG
