SENEGAL-AGRICULTURE-COMMERCE
Tivaouane, 29 juil (APS) – La clôture anticipée de la campagne d’exportation de mangues vers l’Union européenne, intervenue le 27 juillet, seulement un mois après son démarrage, suscite l’inquiétude des acteurs de la filière, composante importante de l’économie rurale du département de Tivaouane (ouest).
La campagne, démarrée le 25 juin dernier, a été officiellement close ce dimanche 27 juillet, selon Abdoulaye Guèye, président de l’association des fournisseurs et techniciens de récolte de mangues de la zone des Niayes.
Cette fermeture jugée “précoce” prive les acteurs locaux d’un débouché vital et affaiblit une activité agricole qui, au-delà de la filière, irrigue l’ensemble du tissu économique rural.
Si les exportations se poursuivent vers d’autres destinations africaines comme le Maroc et le Ghana, elles ne pourront compenser ni les volumes, ni la valeur ajoutée représentée par le marché européen, commente-t-il.
Les producteurs font état d’un effondrement du prix au kilogramme, tombé à 225 francs CFA, contre 300 francs en début de saison.
Ils déplorent des stocks croissants de mangues invendues, faute de canaux de commercialisation suffisants.
À ces tensions conjoncturelles, s’ajoutent des obstacles structurels qui entravent durablement la compétitivité de la filière.
Il s’agit du déficit pluviométrique, de la pression foncière croissante, notamment autour de la commune de Notto Gouye Diama, et surtout de la persistance de la mouche des fruits, principal facteur de non-conformité aux standards phytosanitaires européens.
Selon Abdoulaye Guèye, cette mouche est à l’origine de l’arrêt précoce de la campagne d’exportation de mangues à destination de l’Union européenne, qui se poursuivait d’habitude jusqu’à la mi-août.
Dans ce contexte, les professionnels de la filière mangue en appellent à un engagement fort de l’État et de ses partenaires.
Ils plaident pour une intensification des programmes de lutte contre la mouche des mangues, la mise en place d’un prix plancher d’au moins 250 francs CFA/kg, et un accompagnement structurant en matière d’infrastructures de conditionnement et de certification.
L’enjeu dépasse la seule filière mangue, toute l’économie rurale cherche à préserver ses acquis, maintenir les emplois saisonniers et affirmer sa place dans les chaînes de valeur agricoles à l’export.
MKB/ADI/BK