FIDATH: le pardon en filigrane du conte ”un village qui n’a pas de nom”
FIDATH: le pardon en filigrane du conte ”un village qui n’a pas de nom”

SENEGAL-CULTURE

Dakar, 20 juin (APS) – La comédienne et conteuse sénégalaise Selly Lam a présenté, jeudi, au centre culturel Blaise Senghor, son conte ”le village qui n’a pas de nom” dont la morale de l’histoire porte sur l’importance du pardon.

Vêtue en tenue traditionnelle africaine, devant un public majoritairement jeune et interactif, Selly Lam conte les méandres de ce village, dans le cadre de la 3ème édition du Festival international Dakar théâtre et humour (FIDATH) qui se déroule du 18 au 21 juin. Axé sur le thème : ”femme, intégration et souveraineté africaine”, le festival enregistre la participation de quelques pays d’Afrique, notamment le Mali, la République du Congo et la Côte d’Ivoire comme invité d’honneur.

Tout commence par un chant, avec lequel l’artiste fait son entrée sur scène dans le jardin du centre culturel Blaise Senghor. Au milieu, une case aménagée, avec des lampes à pétrole, reflétant ainsi le côté ‘’lumineux’’ de ce ‘’village sans nom’’, auquel les habitants sont ”fortement attachés”.

Ce chant est celui d’une villageoise, à travers lequel, elle pose une question à un oiseau, dont elle ignorait l’importance et le rôle dans le village.

”Tout est partie d’une chanson fredonnée par une femme qui a quitté son village pour aller ramasser du bois. Mais à partir de la chanson, est venue la question qu’elle a posée à l’oiseau, malheureusement cela a mal tourné, car elle a fini par tuer ce dernier tout simplement parce qu’il lui a répondu de façon ironique’’, dit la conteuse dans un entretien avec l’APS.

Effectuant des pas et mouvements de gauche à droite, Selly Lam, par ailleurs égérie du FIDATH, raconte comment la solidarité peut aider les concitoyens à s’en sortir dans des moments difficiles.

”(…) La mort de l’oiseau a donné la vie, car s’il n’y avait pas eu de mort, il n’y aurait pas eu de rituel, dans la mesure où il s’est avéré que l’oiseau était sacré. Et la femme, l’ayant appris, est partie sur sa tombe pour lui demander pardon’’, indique la conteuse.

Selly Lam explique que cette mort était l’élément déclencheur des grossesses dans ce village où les femmes étaient réputées stériles. D’où l’importance du ”pardon pour susciter la vie”, selon elle.

‘’Malgré la stérilité des femmes, personne ne voulait quitter le village, car il était lumineux. Pour démontrer que l’oiseau a pardonné à la femme, 6 mois après l’incident, elle est tombée enceinte et les autres femmes du village également. Cette femme étant considérée par les villageois comme porteuse de miracle, leur a proposé de baptiser le village au nom de +laro+ (nom de l’oiseau sacré), en guise de cadeau et de reconnaissance à celui-ci (…). Et c’est comme ça que par la +vie+, il y a eu un +nom+’’, explique-t-elle.

La ‘’morale’’ de cette histoire reste, d’après elle, le ‘’pardon’’. Elle invite toutefois les gens à éviter de porter le ‘’fardeau’’, en faisant la part des choses, notamment en ‘’pardonnant’’ et en ‘’demandant pardon’’.

Selly Lam évolue dans le monde du théâtre depuis 2020. Elle a présenté son premier conte en 2022.

AMN/HB/OID

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