SENEGAL-ENVIRONNEMENT-ALERTE
Dakar, 4 déc (APS) – Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Elhadji Abdourahmane Diouf, a alerté sur l’insuffisance des moyens logistiques dédiés à la lutte contre les feux de brousse, soulignant que les besoins actuels s’élèvent à 202 unités équipées de citerne et de conducteur, contre seulement 63 unités opérationnelles.
“Les moyens logistiques dédiés à la lutte contre les feux de brousse sont insuffisants. Les besoins actuels sont estimés à 202 unités équipées d’une citerne et d’un conducteur, alors que seuls 63 véhicules sont disponibles et opérationnels”, a -t-il déclaré en marge de l’examen du projet de budget 2026 de son département.
Le budget 2026 du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a été arrêté à 150,6 milliards de francs CFA en autorisations d’engagement (AE) et 117,1 milliards en crédits de paiement (CP).
Elhadj Abdourahmane Diouf a fait état d’un ”réel problème de moyens”, relevant que certaines zones du pays, “comme Sédhiou, ne disposent que d’une seule unité, aujourd’hui en panne”.
Le ministre de l’Environnement a prévenu que cette insuffisance opérationnelle expose le pays à une multiplication des incendies.
“Avec seulement 63 unités pour un besoin de 202, naturellement il y aura des feux de brousse. Nous mettrons en place des pare-feu, nous mobiliserons les collectivités territoriales et les chefs de village, mais il y aura des incendies et nous perdrons des milliers d’hectares”, a-t-il averti.
Elhadji Abdourahmane Diouf estime que des moyens supplémentaires devraient contribuer à améliorer “considérablement l’efficacité des interventions”.
Évoquant la coupe et le trafic illégal de bois, M. Diouf a rappelé la distinction entre la coupe autorisée encadrée par des quotas et réservée aux personnes morales telles que les GIE, associations et sociétés, et le trafic clandestin, “très actif” en Casamance, dans le sud du pays, frontalier de la Gambie.
“Ce trafic a été criminalisé car il cause d’importantes pertes économiques et environnementales, notamment dans la zone frontalière avec la Gambie”, a-t-il indiqué, en soulignant toutefois les limites du dispositif répressif.
“Les statistiques montrent que seuls 6 % des dossiers aboutissent devant les tribunaux, et la plupart des mis en cause sont libérés”, a signalé le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.
Il a pointé “un problème de justice et de sanction” qui freine selon lui la dissuasion, malgré un travail d’anticipation mené par ses services et une convention liant le ministère aux Forces armées ainsi qu’aux forces de défense et de sécurité.
“Nous travaillons sur la question des autorisations de coupe et celle du trafic de bois, mais nous n’avons pas encore réussi à régler ce problème”, a-t-il reconnu.
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