SENEGAL-ASSAINISSEMENT
Pikine, 14 avr (APS) – Des acteurs suggèrent des solutions pour un meilleur assainissement, notamment dans les quatre départements de la grande banlieue de Dakar, régulièrement touchés par les inondations.
Ces acteurs réagissaient, lundi, après l’annonce récente lors de la réunion du Comité national de gestion des inondations, du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a assuré que le Sénégal disposait désormais d’une cartographie complète des zones inondables, sur l’entendue du territoire national, permettant une connaissance fine du risque lié à ce phénomène.
M. Dièye a aussi annoncé que le gouvernement va mettre en place, en perspective de l’hivernage prochain, un système d’alerte précoce, basé sur les données scientifiques et les nouvelles technologies, en vue de mieux anticiper les risques d’inondations.
Astou Mbengue, responsable de la collecte des données à la Fédération sénégalaise des habitants (FHS), un groupe d’épargne composée surtout de femmes établies dans plusieurs régions, active sur ces questions a fait une cartographie de la situation dans la région de Dakar.
‘’Sur les cinq départements, c’est Dakar qui est en avance par rapport à ceux de sa banlieue (Pikine, Rufisque, Guédiawaye et Keur Massar) qui manquent d’infrastructures et sont encore victimes d’inondations, lors des hivernages. Il manque des ouvrages d’assainissement dans ces parties de la capitale’’, a-t-elle expliqué.
Astou Mbengue a rappelé que certains quartiers de la banlieue sont des habitats spontanés avec ‘’une absence de planification, et de réseaux d’assainissement, notamment des ouvrages de drainage les eaux pluviales performants’’.
‘’Ce que nous attendons des pouvoirs publics, c’est d’ériger en priorité la question d’assainissement dans cette banlieue et une partie du département de Dakar avec notamment des réseaux de drainage des eaux usées et eaux pluviales suffisants’’, a-t-elle souligné.
Mme Mbengue a exhorté les partenaires financiers à venir accompagner l’Etat du Sénégal, les Collectivités territoriales même si ce n’est pas une compétence qui leur est transférée. Elle estime que la riposte contre les inondations doit être aussi communautaires, avec l’appui de l’Etat et des partenaires techniques et financiers. Selon elle, une implication des populations au niveau communautaire tout au long du processus des projets et programmes d’assainissement, offrira un réel impact.
Dans cet engagement pour couvrir le Sénégal, et particulièrement la banlieue de Dakar, avec un système d’assainissement performant, des journalistes sénégalais qui s’intéressent à ces questions proposent des solutions et réitèrent leur engagement à accompagner les communautés, l’Etat et les Collectivités territoriales.
‘’Malgré les investissements considérables de l’État dans ce domaine, la situation demeure préoccupante, en particulier dans les zones les plus vulnérables’’, a confié Moussa Thiam, journaliste à la radio privée Dakaroise, Sud Fm, et coordonnateur du Cadre de réflexion et d’action des Journaliste en Hygiène, eau et Assainissement du Sénégal.
Il a été aussi élu récemment président du réseau des journalistes Africains en Eau et Assainissement, lors d’une réunion organisée à Kampala, capitale de l’Ouganda.
Moussa Thiam a dit que ses confrères, ont mis en place leur réseau pour porter la question de l’accès à l’assainissement au cœur du débat public. ‘’A travers notre plaidoyer, nous cherchons à influencer les prises de décision des autorités pour que les investissements publics intègrent de manière effective les besoins en assainissement’’, a expliqué, Moussa Thiam.
Selon lui, les journalistes et techniciens dans le cadre de leur engagement, ont fourni des productions médiatiques et contribué à renforcer l’intervention de l’État dans certaines zones, permettant d’apporter un soulagement tangible aux habitants.
Il a aussi dit que son réseau a créé plusieurs supports de sensibilisation et d’influence, tels que le magazine *Le Canal*, qui sert de plateforme pour faire entendre la voix des communautés et valoriser les bonnes pratiques en matière d’assainissement. Ils ont en plus animé des émissions radios pour donner la voix aux populations pour mieux parler de leur problème.
SG/ADC