SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE
Dakar, 3 avr (APS) – Le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr, a invité, jeudi, l’Afrique à reconquérir sa souveraineté narrative pour apporter à ce monde secoué par des crises multiformes et climatiques, un message fort et de proposition.
‘’Aujourd’hui, alors que le monde est secoué par des crises multiples et multiformes, climatiques, géopolitiques, sanitaires identitaires, l’Afrique a une parole à porter, un message fort, une parole qui ne se contente pas de réagir, mais qui propose. Pour que cette parole résonne, il nous faut d’abord reconquérir notre souveraineté narrative’’, a-t-il déclaré.
Le ministre secrétaire d’Etat présidait la cérémonie marquant la célébration de la journée de la renaissance culturelle africaine et le 15ème anniversaire du Monument de la renaissance africaine. Cette édition est axée sur le thème : ”l’Afrique dans le monde”.
La République du Congo est pays invité d’honneur.
M. Sarr a expliqué que la parole africaine puise dans la sagesse des ancêtres, la vitalité et la force de sa jeunesse, mais aussi, le génie et l’ingéniosité de ses artistes, scientifiques, entrepreneurs et inventeurs de l’avenir.
Il dit être heureux d’annoncer aujourd’hui le lancement du Cycle des Grandes Conférences du Monument de la Renaissance sur la Renaissance Africaine.
Le secrétaire d’Etat à la Culture, a invité les parties prenantes à raviver la flamme du débat. Il a aussi émis le souhait de voir le Monument de la renaissance africaine devenir ‘’une action marquante du début d’une ère où l’Afrique offre au monde des solutions, non pas des leçons’’.
Intervenant par visio-conférence, l’Egyptologue congolais, Théophile Obenga, a décelé deux choses à comprendre sur la renaissance africaine, notamment ‘’subir et l’éveil’’.
Rappelant la question posée en 1947 par le savant sénégalais Cheikh Anta Diop sur la problématique de la renaissance africaine, il souligne que cela demeure encore d’actualité à ce jour.
‘’Le problème posé par lui (Cheikh Anta Diop) est encore le nôtre aujourd’hui, après plus de 75 ans. Voici la lucidité d’un jeune africain de l’époque (…) ‘’, a fait valoir Obenga.
Pour l’ambassadeur de la République du Congo au Sénégal, Saint-Vito Aka-Evy, il est important que les Africains s’approprient la science et la technologie pour donner corps à cette humanité qu’ils veulent.
Dans cet ordre d’idée, il a appelé à quitter le crédo de la ”pensée africaine pour aller vers la puissance”, à travers cette énergie issue de la capacité des populations à pouvoir transformer leur continent.
L’historienne et spécialiste du moyen âge européen et musulman, Pr Penda Mbow, s’est prononcé sur les éléments positifs à prendre en compte par les Africains, notamment leur apport au développement de certains pays, en lieu et place de se focaliser sur l’esclavage et la traite négrière.
Parmi les pistes de solutions, elle propose toutefois, la révision de la faiblesse diplomatique africaine, la prise en compte des réponses à donner sur la dilapidation des ressources, de grand mouvement intellectuel, etc.
‘’Il faudra aller vers le leadership, questionner les financements, développer les langues et les savoirs endogènes, intégrer les sciences, aller au renforcement des masses sociales en leur dotant des terres et des moyens (…) ‘’, a-t-elle préconisé.
Plusieurs diplomatiques et universitaires et autres personnalités ont pris part à la rencontre.
AMN/SKS/AB