SENEGAL-ENVIRONNEMENT
Dakar, 7 avr (APS) – Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a insisté lundi sur l’urgence de valoriser scientifiquement et économiquement la biodiversité africaine, notamment les algues et les plantes.
‘’Il est urgent pour les nations africaines de combler les fossés en matière de connaissances scientifiques et techniques et de passer à une valorisation scientifique, technologique, économique et sociale des algues et des plantes ‘’, a-t-il déclaré.
Il s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture du Colloque PHYTOVALO, couplé au congrès de la Conférence internationale des responsables d’universités et institutions scientifiques d’expression française (CIRUISEF), à l’Université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
Placée sous le thème « Valorisation des algues et plantes d’Afrique », cette rencontre scientifique d’une semaine vise à explorer les opportunités offertes par les ressources naturelles face aux défis climatiques, en s’appuyant sur les biotechnologies et l’intelligence artificielle.
Daouda Ngom a souligné que la biodiversité africaine, bien que menacée par la fragmentation des habitats, les espèces invasives, le changement climatique ou encore la surexploitation, représente un levier économique majeur.
‘’Les algues et les plantes sont des réservoirs de richesse pour les nations en développement. Elles génèrent de l’emploi et de la croissance, mais leur potentiel reste sous-exploité en Afrique’’, a-t-il estimé. Mettant en lumière le Colloque PHYTOVALO, il a cité l’exemple du Meristotheca senegalensis, une algue qui prolifère dans la presqu’île du Cap-Vert entre juin et septembre.
‘’Le Sénégal, avec ses 718 kilomètres de littoral, abrite 338 espèces de microalgues et 1 394 espèces de microalgues. Leur exploitation rationnelle pourrait dynamiser des secteurs clés comme la pharmacie, la cosmétique, l’agroalimentaire ou encore le traitement des eaux usées‘’, a-t-il indiqué, rappelant que des études scientifiques sur ces espèces sont menées depuis les années 1950.
Saluant l’organisation conjointe du CIRUISEF, de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et de l’UCAD, M. Ngom a vu dans ce colloque une ‘’occasion stratégique’’ de renforcer la coopération scientifique entre pays francophones autour de la biodiversité, de la recherche appliquée et des pédagogies innovantes.
‘’Ce colloque pourrait être le point de départ d’une nouvelle dynamique pour une économie durable, fondée sur la valorisation des ressources naturelles ‘’, a-t-il affirmé, réitérant l’importance de la biodiversité dans la mise en œuvre du référentiel Sénégal 2050, notamment son axe 3, dédié à l’aménagement, la gestion et le développement durables.
Le ministre a appelé à une synergie d’action entre institutions scientifiques pour faire de l’Afrique un pôle d’innovation dans la gestion des ressources végétales et marines.
L’événement se tient en présence du recteur de l’UCAD, Alioune Badara Kandji, du président de la CIRUISEF, Jean-Marc Broto, de la directrice régionale de l’AUF, Ouidad Tebbaa, ainsi que de nombreux experts, enseignants-chercheurs et responsables d’institutions scientifiques francophones.
Deux colloques thématiques marquent cette édition : PHYTOVALO, sur la valorisation des algues et plantes africaines à travers les biotechnologies et l’intelligence artificielle ; PHyPA, consacré à la formation hybride et aux pédagogies actives dans un contexte de digitalisation croissante de l’enseignement supérieur.
AN/AFD/ADC