La pollution plastique est accentuée par l’usage unique des sachets plastiques d’eau, selon Greenpeace
La pollution plastique est accentuée par l’usage unique des sachets plastiques d’eau, selon Greenpeace

SENEGAL-ENVIRONNEMENT-ANALYSE

Dakar, 22 juil (APS) – La pollution plastique est accentuée au Sénégal par l’usage unique des sachets plastiques d’eau, a signalé, mardi, à Dakar, Aïssatou Cissokho, coordonnatrice régionale Afrique de l’Ouest de Greenpeace, se basant sur les résultats d’une étude réalisée par cette organisation non gouvernementale internationale de protection de l’environnement.

‘’Une étude faite par Greenpeace Africa a révélé que la majeure partie de la pollution plastique au Sénégal est causée par l’usage unique des sachets plastiques d’eau’’, a-t-elle dit.

Mme Cissokho s’entretenait avec des journalistes en marge des travaux d’un atelier national consacré aux solutions de recharge et de réutilisation des sachets plastiques d’eau au Sénégal.

‘’Cette étude est basée sur une collecte de plus de 700 tonnes de déchets auditées. C’est à l’issue de cette étude qu’on s’est rendu compte que l’un des facteurs accentuant la pollution plastique au Sénégal est en grande partie le fait de la prolifération des sachets plastiques d’eau à usage unique dans la nature’’, a-t-elle ajouté.

Face à ce problème, Greenpeace Africa recommande de mettre en place des conteneurs de recharge et de réutilisation des sachets plastiques d’eau, a-t-elle indiqué.

‘’Cela veut dire qu’au lieu d’utiliser un sachet ou une bouteille d’eau qu’on jette aussitôt après, on prône la réutilisation de ces contenants. Une solution très efficace pour combattre la pollution des sachets plastiques d’eau’’, a-t-elle expliqué.

La coordonnatrice régionale Afrique de l’Ouest de Greenpeace a indiqué qu’au terme de cet atelier, une ‘’déclaration commune’’ des parties prenantes sera remise aux autorités étatiques allant dans le sens de résoudre cette problématique.

Représentant le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique à la rencontre, le juriste et environnementaliste, Abdoulaye Kassé, a indiqué que la solution à la pollution plastique passe par l’application de la loi sur la prévention et la réduction de l’incidence du plastique.

Le  juriste et environnementaliste Abdoulaye Kassé

Le Sénégal avait adopté le 4 mai 2015 une loi interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets plastiques de faible micronage.

Cette loi, portant également sur une gestion rationnelle des déchets plastiques, a été abrogée et remplacée par la loi 2020-04 du 08 de janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques.

Cette législation tarde à être effectivement appliquée sur toute l’étendue du territoire national, alors qu’une nouvelle loi veut asseoir un système performant de gestion des déchets plastiques et accélérer la dynamique de développement de l’économie circulaire.

M. Kassé a expliqué que ce retard dans l’application de la loi sur le plastique est dû à la non effectivité du décret d’application qui tarde à se matérialiser. ‘’Mais nous y travaillons de façon inclusive avec tous les acteurs concernés. Nous y travaillons et il y a une volonté politique manifeste de l’autorité politique dans ce sens’’, a-t-il assuré.

‘’L’autorité politique est consciente de ce fléau et nous espérons dans un futur proche que ce décret d’application fera jour’’, a-t-il encore dit.

Abdoulaye Kassé a également expliqué que ce qui bloque ce décret d’application, ‘’c’est en grande partie à cause de la volonté des autorités de vouloir prendre en considération les aspirations et avis de tous’’.

Il a rappelé que le plastique renferme une dimension socio-économique qu’on doit prendre en considération dans la prise de ce futur décret d’application.

‘’L’Etat a cette obligation de réguler et d’éviter de procéder de façon manu militari avec cette loi. Nous essayons gérer cette réalité socio-économique afin que chacun y trouve son compte’’, a-t-il encore fait valoir.

AB/ABB

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