SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE
Dakar, 2 avr (APS) – La députée non inscrite, Anta Babacar Ngom, a réclamé, mercredi, ”toute la vérité” sur les violences politiques qui avaient secoué le Sénégal entre 2021 et 2024.
”Nous voulons la vérité sauf que la seule différence c’est que nous voulons toute la vérité”, a-t-elle dit lors de l’examen d’une proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie des faits ayant trait aux évènements politiques survenus dans le pays entre 2021 et 2024.
Elle estime que la loi d’interprétation soumise à l’appréciation des députés crée une ”incompréhension réelle”. Selon elle, le manque d’explication claire peut être à l’origine de divergences.
“Je veux savoir qui a tué Baye Cheikh Diop, Cheikh Coly, Moussa Dramé, Sadio Camara. Pourquoi vous pensez que l’on ne veut pas savoir qui les a tués ?”, s’est-elle interrogée.
Elle a exprimé le besoin de connaître les auteurs des actes de barbarie et de tortures dirigés contre des nombreuses personnes dont Pape Abdoulaye Touré.
“Nous avons également le droit de savoir qui a brûlé le TER, le Train express régional, qui a brûlé notre BRT, Bus rapid transit. Il faut être démocrate jusqu’au bout”, a-t-elle dit.
Pour elle, ”il ne faut pas une justice sélective. La justice oui, mais la justice pour tout le monde”.
La présidente du mouvement politique Alternative pour le renouveau citoyen exprime sa vive opposition au texte. ”Cette loi d’amnistie, si nous faisions partis de la 14 législature, nous ne l’aurions jamais voté. Nous sommes contre cette loi d’amnistie”, a-t-elle martelé.
”Si le débat aujourd’hui était l’abrogation ou non de cette loi, vous comprendriez beaucoup mieux notre position, mais là n’est pas la question”, a-t-elle lancé.
Selon la parlementaire, “une interprétation ne devrait pas avoir de vocation à modifier ni à rajouter. Elle doit clarifier. Tout ceci pouvait être évité. Le Conseil constitutionnel à lui seul était habilité à clarifier”.
Pour elle, il ne faut pas refuser à une partie de la population le besoin de connaître toute la vérité. Elle se dit convaincue que de nombreux Sénégalais veulent la paix, la justice et la réconciliation comme ce fut le cas en Afrique du Sud après le pouvoir de l’apartheid.
FD/ASB/AKS/ASG