SENEGAL-THEATRE-TEMOIGNAGES
Dakar, 11 juil (APS) – Le comédien et dramaturge sénégalais d’origine guinéenne, Alpha Oumar Wane, ancien pensionnaire de la Compagnie du théâtre national Daniel Sorano, déclare avoir gardé ”d’excellents souvenirs” de ce temple de la culture qui lui a permis de faire des tournées dans le monde.
‘’Je garde d’excellents souvenirs de Sorano. Elle a fait de nous des hommes et nous a permis d’ouvrir les yeux sur le monde avec les tournées internationales’’, se remémore-t-il en allusion aux moments passés au théâtre Daniel Sorano, qui va célébrer ses 60 ans d’existence, jeudi 17 juillet.
L’institution a été inaugurée le 17 juillet 1965 par le premier président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor, un an avant l’organisation du Premier festival mondial des arts nègres de 1966.
Arrivé en 1976 au théâtre national Daniel Sorano, onze ans après son ouverture, le comédien Alpha Oumar Wane a pris le train en marche, encadré par des ‘’monstres sacrés du théâtre’’ : Douta Seck, Coly Mbaye, Jacqueline Scott-Lemoine, Isseu Niang, Oumar Seck, Jean-Pierre Leurs, entre autres.
‘’Lorsque je sortais de l’Ecole nationale des arts du Sénégal, l’institution avait déjà une belle réputation avec ces artistes de renom qui étaient déjà là : Maurice Sonar Senghor, Douta Seck, Coly Mbaye, etc. Ils nous ont encadrés, formés. Nous avons beaucoup appris avec eux’’, se souvient le comédien, à la retraite depuis 2009.
Leurs avantages, souligne-t-il, étaient d’avoir tous ces grands du théâtre à leurs côtés et qui étaient des sources pour eux.
Interrogé sur les souvenirs qui l’ont le plus marqué, Alpha Oumar Wane hésite à en citer, estimant que ‘’tous étaient beaux’’. ‘’C’était une génération extraordinaire’’, lance-t-il, la voix empreinte d’émotion en pensant à toutes ces années de gloire de l’institution.
Il parle du premier directeur Maurice Sonar Senghor comme d’’’un artiste complexe à plusieurs dimensions, danseur, poète, comédien, etc.’’. ‘’Il a tenu de main de fer cette institution’’, témoigne-t-il. Son successeur, Pathé Guèye, a joué sa partition, selon Wane. Il indique qu’Ousmane Diakhaté, qui est venu après, a capitalisé toute cette expérience déjà acquise.
Mais dès qu’on lui demande la pièce de théâtre qui l’a le plus marqué dans sa trajectoire de comédien, sans hésiter, Alpha Oumar Wane cite ‘’La tragédie du roi Christophe’’, publiée en 1963 par le poète et homme politique français de la Martinique, Aimé Césaire.
‘’C’était une fête lorsqu’on jouait cette pièce +La tragédie du roi Christophe+, mise en scène par les Français Jean-Marc Serreau, Raymond Hermentier et après le Sénégalais Jean-Pierre Leurs. C’est une pièce qui est restée en nous, je me souviens toujours des répliques’’, dit-il, soulignant que cette pièce de théâtre les a fait voyager partout dans le monde, jusqu’en Martinique chez Aimé Césaire.
Ce dernier, dit-il, a suivi les répétitions avant la représentation où Alpha Oumar Wane a joué plusieurs rôles, notamment celui du royal-Dahomet ou encore du sénateur.
Wane qui a été directeur de la troupe dramatique de Sorano et directeur de la production dans ce temple de la culture, prie pour que la nouvelle génération réussisse dans sa mission, car ‘’Sorano doit rester immortelle’’.
‘’Que personne, ni un président, ni une quelconque personne ne se hasarde à supprimer cette institution. Elle est immortelle’’, lance-t-il.
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