Alain Bossuyt appelle à considérer le sel comme un produit stratégique
Alain Bossuyt appelle à considérer le sel comme un produit stratégique

SENEGAL-INDUSTRIE

Kaolack, 13 juin (APS) – Le Sénégal doit considérer le sel comme un ‘’produit stratégique’’ et davantage développer cette filière, a indiqué le directeur général de l’usine des ‘’Salins du Sine-Saloum’’, Alain Bossuyt.

‘’Le sel doit être considéré comme un produit stratégique pour le Sénégal, notamment dans la région du Sine-Saloum (Kaolack, Kaffrine et Fatick). Il est nécessaire de le comprendre pour pouvoir développer cette activité de la filière sel dans la zone centre du pays’’, a-t-il notamment préconisé.

Selon lui, la zone centre est la partie du Sénégal la plus adaptée à la production de sel, puisque disposant d’une source d’eau de mer avec le fleuve Saloum, d’un ‘’climat exceptionnel’’ qui est favorable pour produire du sel, hormis les années climatiques exceptionnelles.

‘’Nous sommes le seul pays dans la sous-région ouest-africaine à pouvoir bénéficier de ce type de climat et nous devons pouvoir fabriquer plus de sel de qualité agro-industrielle au Sénégal, pour fournir tous les pays de la sous-région’’, a-t-il fait valoir, en présence du chef de l’exécutif régional.

Vendredi, le gouverneur de Kaolack, Mouhamadou Moctar Watt, a visité l’usine des ‘’Salins du Sine-Saloum’’, première étape de sa tournée économique dans la région.

Créés en 1914, les ‘’Salins du Sine-Saloum’’, une société sénégalaise implantée sur le site de Diorane, à Kaolack, ont été partiellement rattachés à la Communauté de développement des Etapas du Sénégal (CSME) en 1965 pour donner naissance à la société nouvelle des ‘’Salins du Sine Saloum’’.

Installée sur 1500 hectares, l’usine, qui a démarré sa récolte de cette année le 17 mars dernier, a connu une extension en 2012, portant sa superficie en eau à 2000 hectares, pour une production annuelle de 350 mille tonnes.

Avec un chiffre d’affaires de 17 milliards de francs CFA en 2023 contre 15 milliards de francs CFA en 2024, cette industrie emploie plus de 400 travailleurs. Parmi eux, il y a 10 cadres, 130 permanents, 52 saisonniers. Une cinquantaine de travailleurs dispose d’un contrat à durée indéterminé (CDI), a expliqué le directeur général, Alain Bossuyt.

Il précise que 80% de ce chiffre d’affaires sont issus de l’exportation vers principalement des pays d’Afrique. Il ajoute que les besoins de la sous-région ouest-africaine en sel sont estimés entre trois et quatre millions de tonnes.

‘’Le Sénégal produit près de 600 mille tonnes de sel par an, dont environ 300 mille tonnes par l’usine Salins du Sine-Saloum. Aujourd’hui, nous avons des marchés qui sont fermés, ce qui est paradoxal. Nous avons le marché du Nigeria qui a besoin d’un million de tonnes de sel au minimum, des marchés en Afrique centrale tels que le Cameroun. Il faut vraiment développer cette filière’’, a insisté M. Bossuyt.

Assurant que le sel est un ‘’produit pauvre’’, il soutient que la logistique de transport doit être optimisée. ‘’50% des exportations sont faites par voie maritime depuis notre wharf. Aujourd’hui, nous avons de grosses contraintes avec le fleuve Saloum, qui doivent être levées pour ne pas avoir besoin de transporter par camions certaines quantités de sel jusqu’au port de Dakar ’’, a-t-il plaidé.

L’industriel pense que tout le produit devrait pouvoir transiter par le fleuve Saloum moyennant quelques dragages et des ports secondaires où on pourrait compléter les bateaux, de manière à ce que les navires puissent partir directement de Kaolack ou du pont Ndakhonga de Foundiougne vers d’autres ports de pays de la sous-région et même au-delà.

La disponibilité et l’accessibilité du foncier peut être un ‘’facteur bloquant’’ dans la production de sel au Sénégal et particulièrement dans la zone centre du pays, notamment dans la région de Kaolack. M. Bossuyt estime qu’avec la visite du gouverneur, les collectivités territoriales comprendront que les professionnels du sel ont besoin de ce foncier pour développer cette activité.

‘’On ne fait pas un marais salant dans des zones où on va pouvoir faire de l’agriculture, on le fait dans des zones situées au bord du fleuve Saloum, qui sont, en général, des terres incultes, où la seule mise en valeur possible est de faire un marais salant, parce qu’il n’y a pas de possibilité de mener des activités de culture ou d’élevage’’, a-t-il expliqué.

Le directeur général de l’usine des ‘’Salins du Sine-Saloum’’ déclare que compte tenu fait que le climat est favorable à cette activité, on doit pouvoir développer la filière sel au Sénégal.

‘’Il faut un minimum de foncier pour produire un sel de qualité. Une exploitation viable doit bénéficier d’au minimum 200 à 300 hectares pour pouvoir faire environ 50 mille tonnes de sel par an’’, a-t-il encore dit, dans un entretien exclusif avec l’APS.

Il estime que si l’on se limite à de petites exploitations de 5 000 tonnes de sel, la filière restera au niveau artisanal ou archaïque.

ADE/ASB/SBS/ASG

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use