Par Ndèye Suzanne Sy

Dakar, 3 juil (APS) – Le responsable de l’unité de gestion de la relance de l’industrie pharmaceutique locale au ministère de la Santé et de l’action sociale, le professeur Yérim Mbagnick Diop, juge que le Sénégal doit engager des réformes pour assurer sa souveraineté pharmaceutique et attirer plus d’investisseurs dans ce secteur. 

« Nous prenons tous les aspects positifs pour un industriel qui veut investir au Sénégal. Il s’agit de faire un plaidoyer pour que l’autorité prenne des mesures », a déclaré le pharmacien, professeur en chimie analytique.

« Il faut attirer les investisseurs dans le secteur pharmaceutique » au Sénégal, a dit le responsable de l’unité de gestion du projet de relance de l’industrie pharmaceutique locale, appelé la Delivery Unit (DU).

En ce qui concerne les réformes, « il y a de l’existant, ajoute-t-il, et notre rôle est d’optimiser tout ce qui existe dans les différents codes douaniers qui peuvent aider à accueillir les produits, le Code des impôts, le Code des investissements ».

« Le facteur énergie est important pour le secteur pharmaceutique, donc l’autorité doit voir comment réduire le coût de l’électricité pour des industriels. Il faut oser démarrer ces réformes », a lancé M. Diop, notant que dans les systèmes d’achat de médicaments et d’approvisionnement, « on constate qu’on ne produit que 5% dans le pays, tout le reste est importé ».

Pour Yérim Mbagnick Diop, cela ne signifie pas que les industries ne peuvent pas produire plus de 5% des médicaments dont le pays a besoin.

« Il s’agit du processus de marché, s’ils fabriquent plus chers qu’ailleurs, les gens vont acheter ailleurs », a-t-il expliqué, d’où selon lui l’importance de prendre les mesures les plus appropriées pour produire « des médicaments de qualité et accessibles » pour les populations.

La Couverture sanitaire universelle (CSU) doit accompagner tout ce processus pour que les médicaments trouvent acheteurs et assez facilement, a indiqué le spécialiste en médicaments.

« Nous avons la charge de coordonner tout cela, de mettre les acteurs ensemble pour le même objectif, qui est de pousser un plaidoyer pour que les autorités prennent les bonnes réformes », a-t-il insisté.

Concernant l’accès au financement, il fait observer qu' »emprunter de l’argent coûte cher s’il n’y a pas de garantie », laissant entendre que cela peut avoir un impact négatif sur l’attractivité du pays.

« En ce moment, l’État qui veut cette souveraineté », doit mettre « la main à la pâte », a tranché le pharmacien, avant de rappeler, pour s’en réjouir, que grâce à l’APIX, agence de promotion des investissements, « il y a beaucoup de choses qui ont été faites » pour attirer les investisseurs.

« Sur la partie fiscalité, il y a des avantages sur les intrants des médicaments qui ne sont pas trop taxés à hauteur de 5%, le médicament par exemple à 0% », a-t-il avancé. « Une fois que nous allons produire au Sénégal, il va falloir qu’on revoie la taxation des importations ».

Sans révision de cette taxation, « les médicaments importés vont devenir plus accessibles que les produits fabriqués localement », a prévenu le professeur Yérim Mbagnick Diop.

NSS/BK/ASG

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